Pollution métallique : les diatomées comme bio-indicateurs
Des milliers d’espèces de diatomées (voir ici) se retrouvent dans les cours d’eau. Ces algues microscopiques unicellulaires, capables de réagir aux pollutions organiques d’origine agricole ou industrielle, sont utilisées aujourd’hui comme indicateur biologique de la qualité des milieux aquatiques dans le cadre de l’application de la Directive européenne sur l’eau (Indice Biologique Diatomique : IBD)...
Les scientifiques du Cemagref de Bordeaux, qui étudient depuis des années les diatomées et ont contribué à la mise au point de l’IBD, ont découvert qu’elles réagissaient également au contact de polluants métalliques, en particulier le cadmium, un métal hautement toxique. Comme pour les polluants organiques, une modification de la représentation des espèces de diatomées au sein d’une population donnée, ou des déformations de leur squelette siliceux sont observées.
Ces réponses caractéristiques sont aujourd’hui étudiées dans un contexte de dépollution d’un site industriel, dans l’Aveyron, où était autrefois extrait du minerai de zinc, dont le cadmium est un des composants. But poursuivi : voir si les diatomées retrouvent leur structure initiale et si des espèces sensibles aux pollutions métalliques réapparaissent au fur et à mesure de la décontamination du site.
Pour cela, une équipe scientifique de Bordeaux procède à des tests en laboratoire : elle maintient les biofilms diatomiques issues des cours d’eau contaminés dans un canal d’eau vierge de cadmium afin de vérifi er le retour à une morphologie normale, d’analyser l’atteinte de la colonisation et de mesurer le délai nécessaire pour escompter la restauration effective du milieu. Ceci permettra in fine d’évaluer la pertinence des diatomées comme modèle bio-indicateur de la contamination métallique d’un cours d’eau.