Pollution : le procès de la Socatri débute ce jeudi
Le 17 juin prochain aura lieu à Carpentras le procès de la société Socatri (Société Auxiliaire du Tricastin ; une filiale d’Areva), suite à la pollution radioactive de plusieurs cours d’eau survenue en juillet 2008. Les Amis de la Terre France se sont portés partie civile dans ce dossier. Ils entendent ainsi dévoiler les méfaits du recours à la sous-traitance dans le domaine du nucléaire, et la gestion plus qu'hasardeuse des déchets radioactifs...
Commençons par un rappel des faits : le 7 juillet 2008, le débordement d’un stockeur de la station de traitement des effluents uranifères de l’usine Socatri de Bollène (située dans le Vaucluse) provoquait une pollution radioactive impliquant d’importantes conséquences sur l’environnement. Les Amis de la Terre France ont déposé plainte à l’encontre de la Société pour pollution des eaux et déclaration tardive d’incident à l’autorité de sûreté nucléaire. L’audience correctionnelle aura lieu ce jeudi à Carpentras ; ces délits peuvent être punis de 2 ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
Au-delà du débat juridique, c’est tout le système du recours à la sous-traitance dans le domaine du nucléaire qui est ici sur le banc des accusés. "Nous entendons démontrer que la société Socatri, filiale d’Areva, a fait preuve de graves négligences et d’une particulière imprudence dans la gestion de déchets radioactifs", indique Maître Alexandre Faro, avocat des Amis de la Terre France. Le recours à la sous-traitance implique un délitement des responsabilités, mais c’est finalement la société mère Areva qui doit ainsi être pointée du doigt.
Cette affaire révèle également le manque d’attention portée par le géant français du nucléaire à ses filiales en charge des déchets. "Les graves négligences de la société Socatri dans la gestion de ces déchets obligent une fois de plus à s’interroger sur le coût réel de la filière nucléaire dans son ensemble. L'impossibilité de gérer les déchets et effluents radioactifs de manière satisfaisante reste un problème central, et cette affaire confirme l'urgence de sortir du nucléaire en France", souligne Marie-Christine Gamberini, référente des Amis de la Terre sur le nucléaire.
Affaire à suivre...