Pollution : conteneurs perdus en mer...

 Le transport maritime a fortement évolué au cours de ces 40 dernières années, l'utilisation de plus en plus massive des conteneurs (depuis les années 80), puis des bateaux porte-conteneurs de plus en plus gigantesques, opérant des traversées de plus en plus longues, avec à la clé, des chavirements/naufrages, ou simplement des chutes de ces boites métalliques de 6 à 12 mètres de long contenant toutes sortes d'objets et ou de produits potentiellement toxiques, constituent un danger pour les autres bateaux, sans compter des pollutions qui peuvent s'avérer redoutables ; l'on estime à au moins 10 000 par an, le nombre de conteneurs partant à l'eau. Dans la nuit de 2 au 3 janvier, 270 sont tombés en mer du Nord...
 La perte de conteneurs en mer va de pair avec le gigantisme des portes conteneurs, largement utilisés dans le transport maritime, les portes conteneurs sillonnant les mers contre vents et marées y compris lorsque les mauvaises conditions météorologiques sont de mise, multipliant les risques de chutes, quand ce ne sont pas de mauvais arrimages qui sont la cause de ces pertes sur les lignes maritimes. Certains coulent et peuvent exploser après corrosion, d'autres flottent et dérivent, parfois entre deux eaux. La collision avec un navire peut s'avérer dramatique ; à raison de 10 à 40 tonnes par unité lorsqu'il est rempli de marchandises ou produits, on imagine sans peine les dommages pouvant en résulter... La nature des cargaisons étant on ne peut plus diversifiée, les produits chimiques, prennent la mer, eux aussi.
 
 Le contenu d’une partie d’entre eux est venu s’échouer sur les côtes de l’île de Terschelling, aux Pays-Bas : ce 3 janvier, un sac de 25 kg, contenant le produit en question a été retrouvé sur une plage. Jan Willem Zwart, porte-parole des services de sécurité de la Frise, a indiqué à l’AFP qu’il proviendrait d’un baril qui se trouvait dans l’un des trois conteneurs perdus en mer. Les services de sécurité s’attendraient d’ailleurs à ce que d’autres sacs s’échouent sur les plages néerlandaises. On recherche le reste, une partie ayant sans doute coulé.
 
 Pour poursuivre les responsables, pour abandon de déchets, encore faut-il les identifier : armateur ou propriétaire du contenu des conteneurs ? La question est posée mais la réponse n'est pas évidente...
 La France a d'ailleurs saisi à cette occasion, l’Organisation maritime internationale et demandé la la mise en œuvre de mesures spécifiques pour détecter et positionner les conteneurs perdus.
 
 En France, le Cedre (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) parle d'un nombre de conteneurs vides et pleins partant à l'eau chaque année compris entre 10 000 à 15 000. Des chiffres que contestent certaines associations dont Robin des Bois, qui évoque plus volontiers plusieurs dizaines de milliers à 100 000 conteneurs par an (des chiffres non démentis alors qu'ils ont été avancés dans des groupes de travail sur les déchets en milieux aquatiques), l'association de protection de l'environnement établissant ses chiffres à partir de ceux du commerce mondial par conteneurs, prenant en compte les pertes suite aux naufrages, aux incendies, mais aussi à celles de conteneurs vides qui échappent aux statistiques des assurances.
 
 
	
	
