Pollutec : le salon où l'on cause... trafics...
L'économie parallèle a le vent en poupe : nette de déclarations et donc de taxes de toutes sortes, elle affiche une santé de fer. Ainsi, il paraîtrait qu'un tiers des VHU échapperait au traitement normal, via les entreprises autorisées pour ce faire. Enorme! Du moins si cette donnée est véridique, surtout dans un pays comme le nôtre, sensé être particulièrement réglementé quitte à en devenir tatillon...
C'est dire, a contrario, le poids de l'économie parallèle, laquelle est le plus souvent couplée à des réseaux internationaux roulant pour le compte de mafias de toutes sortes : triste réalité que celle des trafics de déchets qui rapportent « gros ».
Dans le cadre de la table ronde organisée mercredi 4 décembre, des témoignages de responsables d'entreprises qui attestent être contrôlés régulièrement quand d'autres, ne disposant pas des autorisation nécessaires pour exercer ces métiers et donc inconnues de l'administration mais bien connues quand même, et de tout le monde, peuvent opérer tranquilou et en toute impunité...
« Mon entreprise, parfaitement légale, a été contrôlée par des inspecteurs des installations classées. Je leur ai signalé que non loin de mon installation, existe un site non déclaré qui reçoit certains jours , plus de VHU que la mienne. L'inspecteur m'a répondu qu'il ne s'occupait que des installations déclarées ». Admettez que ça se pose là! Même que ça énerve ; parce que la déduction logique coule de source : du moment que le site n'est pas connu de l'administration, il pourrait faire ce qu'il veut, puisqu'il n'existe pas légalement. Pas étonnant que l'activité se développe. Un an après le lancement officiel d'une action nationale visant à intensifier les contrôles, il y a de quoi perdre son latin...
Deux secteurs sont particulièrement touchés par l'économie souterraine, voire la criminalité organisée : les VHU (entre 300 et 400 000 véhicules échappent chaque année aux entreprises soumises à des obligations réglementaires et donc sociales, fiscales et environnementales) et les métaux. En conséquence directe de ces agissements voyous, une concurrence déloyale pour les entreprises de recyclage qui respectent la loi et une sacrée évasion financière et fiscale...
Mais pas seulement... Dans la catégorie métaux, le cuivre arrive en tête du peloton, avec des impacts non négligeables puisque ces vols à répétition portent préjudice aux installations et activités : ainsi, la SNCF considèrent ses pertes à 43 millions d'euros pour la seule année 2012. Seulement voilà : il n'y a pas que le chemin de fer qui soit victime de ces réseaux mafieux. C'est dire l'ampleur des dégâts...
Il parait que la lutte contre ces trafics est loin d'être évidente : les représentants du ministère de l'Ecologie mettent en avant l'insuffisance du nombre des fonctionnaires (la loi de finances 2014 réduirait encore le nombre des hommes de terrain). Aussi, on contrôle plus volontiers les adresses faciles, à savoir les entreprises qui ont pignon sur rue, à savoir les ICPE, délaissant plus volontiers les sites clandestins pourtant connus localement...
Heureusement que les interventions menées par les forces de l'ordre, via la Gendarmerie nationale, qui dispose d'unités spécialisées, contrebalance quelque peu le déséquilibre existant au détriment des professionnels déclarés. Mais, il va de soi que ces descentes ne peuvent avoir lieu qu'après des enquêtes le plus souvent longues voire délicates... Les représentants de Federec rappelant qu'ils travaillent au sercice des adhérents de la Fédération, ont insisté sur leur volonté de coopérer avec les autorités, afin d'informer celles-ci de toutes les activités clandestines qui seraient portées à leur connaissance : il est en effet urgent d'assainir un terrain pollué par ces agissements ternissant une image de marque peu à peu gagnée à la force du poignet...