PNUE : toujours plus de déchets mal (ou non) traités
« L'Anue fournit au monde une chance de s'unir dans une lutte commune contre les forces de la faim, de la pauvreté, des changements climatiques et des dommages environnementaux. Nous devons utiliser cette deuxième édition pour montrer que nous pouvons aller assez vite et assez fort pour créer une planète saine, avec des gens en bonne santé, en ne laissant personne de côté », a indiqué d'entrée, Achim Steiner, Directeur exécutif du PNUE. « Le monde doit saisir l'opportunité que sont l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat, pour examiner et accélérer les progrès vers un avenir meilleur et plus vert pour tous »...
Sept à dix milliards de tonnes de déchets urbains seraient produits chaque année, à l'échelle mondiale, a notamment indiqué le PNUE. Dans la région Asie-Pacifique, les déversements de déchets n'importe où, constituent encore l'une des sources principales de maladies. A Bombay, en Inde, plus de 12% des déchets ménagers sont brûlés à ciel ouvert, directement dans les rues, une bonne partir du reste l'est dans des dépotoirs gigantesques (que l'on ne peut appeler des décharges), autant de sources d'émissions et de substances toxiques...
Les déchets, majoritairement constitués de substances putrescibles (mais pas seulement) dégagent des odeurs pestilentielles quand ils stagnent longtemps en un lieu. Dès lors que, pour limiter cette conséquence d'une collecte inexistante ou presque, on procède à un brûlage à l'air libre, il y a ipso facto émission de polluants dans l'atmosphère : l'incinération de matériaux contenant du chlore est à l'origine de dioxines et de furanes, substances cancérogènes, celle de matériels à forte teneur en métaux (en particulier de plomb, de mercure et de cadmium) peut conduire aussi au rejets néfastes, là encore, dans l'environnement. La combustion mal gérée engendre des fumées noires et des gaz tels que le gaz chlorhydrique (HCL), le dioxyde de souffre (S02), le sulfure d'hydrogène (H2S) et des gaz délétères qui ont des effets nocifs sur la santé de ceux qui les inhalent.
Dans la région Ouest de l'Asie, ce seraient pas loin de 90% des déchets urbains qui seraient placés dans des décharges sauvages, avec évidemment, des "fuites" de lixiviats qui contaminent les ressources en eau : conséquence, une contamination des nappes phréatiques possible, par le virus de l'hépatite ou de la poliomyélite. Etant entendu que les dommages immédiats sur la santé sont la dysenterie et le cholera...
Dans un registre complémentaire, les rejets liquides domestiques (latrines familiales, collectives, fosses septiques) par insuffisance d'assainissement collectif, ne sont pas évacués ou, quand ils le sont, mal, constituent là encore, une source potentielle de pollution des nappes phréatiques...
On apprend également qu'environ 64 millions de personnes seraient affectées par les 50 plus grands dépotoirs mondiaux, étant entendu que le PNUE annonce que selon ses estimations, les tonnages de ces déchets produits dans les villes à revenus moyens modestes, en Asie et en Afrique, aura doublé dans les 15 ou 20 ans qui viennent.
Le problème de la mauvaise gestion des déchets représente plus que jamais, une menace qui nécessite une réponse propre : les experts ont notamment préconisé l'amélioration de l'utilisation des ressources, des mesures préventives quant au gaspillage, ainsi que la transformation progressive de ces immenses dépotoirs en des décharges plus correctement exploitées, ce qui favoriserait l'amélioration des conditions de travail des personnes qui récupèrent les déchets , tout en augmentant le taux de recyclage des déchets...