Pneus usagés, pour sur, une valeur sûre…



L’ouverture d’un marché vers le Maroc, a sans aucun doute aidé à la réflexion et a ramené les interlocuteurs à davantage de raison…
« Les cimentiers se sont équipés pour contrôler leurs émissions, et ils doivent régler leurs fours. Même avec ces contraintes, le pneu est un bonus pour eux.
En face, nous devons respecter une densimétrie régulière. Après des débuts difficiles, nous sommes pour l’heure arrivés à un coût zéro à l’entrée des sites de cimentiers », explique-t-on du côté d'Aliapur…

Une expérience a été développée avec les fonderies ; elle repose sur une logique de répartition des éléments positifs.
Depuis quelque temps, les fonderies prennent en effet du PUNR pour alimenter leurs fours.
Un audit a été réalisé afin d’évaluer les impacts financiers et a débouché sur une répartition des bénéfices liés à l’utilisation du pneu à 60% pour les fondeurs et 40% pour Aliapur.
Autre débouché en voie de développement, les revêtements d’équipements sportifs ont l’avantage de s’inscrire dans la valorisation gros tonnages.
A raison de 150 à 200 tonnes pour un terrain de foot, la société Filter Tarket a consommé 11 000 tonnes de pneus en 2006…
La valorisation énergétique devrait également bénéfricier d'un bel avenir.
La Suède est l’exemple d’un pays précurseur qui est venu à bout de ses stocks et qui en achète désormais pour le chauffage, un modèle qui selon Eric Fabiew, directeur d’Aliapur, devrait se propager en Europe…

« Le pneu est aussi bon, voire meilleur que le charbon », affirme Catherine Clausade, en charge de la R&D. Il semble que les cimentiers aient intégré l’information au terme de 3 ans de négociations : à partir du moment où le produit est intéressant, il est payant.
Les fondeurs suivent.
Encore faut-il, effectivement, garantir une qualité de produit selon des granulométries précises. Ce qui peut se comprendre aisément.
Visiopur, une machine qui contrôle la granulométrie en question et la présence de fils saillants a maintenant été brevetée. Six fonctionnent en France ; une quinzaine étant prévue d'ici la fin de cette année.
« L’évolution du marché est telle que nous pouvons estimer que dans les cinq ans qui viennent, nous vendrons nos broyats de pneumatiques », conclut la dame
Le pneu, longtemps considéré comme une verrue, serait-il en passe de devenir une valeur sûre ?...
