Pneus usagés: la collecte toujours sous pression

Le 07/10/2010 à 17:10  
Pneus usagés: la collecte toujours sous pression
Collecte des pneus usagés Il y a encore du chemin à accomplir en ce qui concerne le recyclage des pneumatiques. Le stockage pollue en effet l'environnement, et le système de collecte n'est pas encore entièrement au point. Pour preuve, le ministère de l'écologie et du développement a mis en place un dispositif d'urgence afin de faire face à une véritable crise de stockage de pneumatiques usagés dans les garages (lire notre article "Pneus: la collecte reprend sur les chapeaux de roue"). Or, si l'on vous disait le mois dernier que les objectifs de collecte de cet été ont été dépassés (lire notre article "Pneus usagés: l'objectif du dispositif d'urgence dépassé"), le minstère souhaite prolonger la collecte à partir du 10 octobre, jusqu'à la fin de l'année. La raison en est simple : il reste du surstock !.

 Certes, des accords ont été signés en mai dernier entre les constructeurs automobiles et les manufacturiers pour permettre la collecte et la valorisation des pneus usagés dans les garages. Ainsi, durant l'été 2010, 10 000 tonnes ont été traités dans les garages de France. Ce qui est déjà un joli score, mais cela  n'empêche pas le surplus important de stock de pneus usagés !.
 

 La réunion qui s'est tenue le 30 septembre dernier a permis de faire le point avec les mêmes acteurs que précédemment, et d'identifier un besoin supplémentaire de collecte pour les quatre derniers mois de l'année. Il s'agit donc de prolonger les dispositifs déjà mis en place l'été dernier. Les constructeurs automobiles s'engagent à assurer, par tranches successives de 5 000 tonnes et jusqu'à 20 000 tonnes, la collecte et la valorisation de ces pneus mis à leur disposition par les anciens détenteurs.
 
 Cet accord devrait permettre de valoriser 20 000 tonnes supplémentaires. Le ministère de l'écologie s'engage aussi à assurer l'équilibre financier de la filière de gestion des pneus usagés. Une autre réunion sera par ailleurs organisée pour estimer le gisement restant à collecter et aussi, s'il faut relancer une nouvelle tranche de collecte. L'éco-organisme Aliapur a déjà collecté cet été 10 000 tonnes de pneus, chiffre qui annonce de l'avance sur sa collecte de 2011. Cela a permis de désengorger les garages, qui faisaient face à une réel problème de surplus, tout en excluant les opérateurs qui ne respectaient pas les règles. Tout en se félicitant de cet accord, le ministère de l'écologie indique que "les détenteurs de pneus mettant sur le marché français des pneumatiques sans respecter la réglementation ou s'approvisionnant en grande majorité auprès des metteurs sur le marché ne respectant pas la réglementation" ne seront pas éligibles au dispositif mis en place. Le ministère s'engage aussi à renforcer de son côté les contrôles des producteurs non contributeurs.
 
 Toutes ces actions d'urgence montrent bien les problèmes engendrés par la filière. Elle reste structurellement déficitaire, ce qui rend sa pérennité incertaine. Par ailleurs, de nombreuses critiques pointent le poids de l'éco-contribution qui pèse sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Celle-ci risque même d'augmenter, alors qu'elle avait pu être régulièrement réduite de 2,02 euros par pneu à 1,50 euros entre 2004 et 2009. En parallèle aux actions du ministère, les professionnels de la réparation du pneu (la FNAA) propose par exemple aux réparateurs de faire part eux-mêmes de leurs problèmes en matière de pneus stockés et non collectés. De plus, le CNPA (Conseil National des Professions de l'Automobile) a également lancé une enquête nationale auprès de ses adhérents pour identifier plus clairement les problèmes de collecte chez eux.