Plaxtil : une matière plastique, à partir de textiles non recyclés
De fait, les instances internationales insistent régulièrement sur le fait que que la culture du coton représente à elle-seule 25 % des pesticides et 10 % des engrais utilisés dans le monde. Dans un autre registre, 73 % des vêtements usagés finissent incinérés ou enfouis puisque le recyclage reste marginal (moins de 1% des vêtements utilisés pour la fabrication de vêtement est recyclé en nouveaux vêtements, qui plus est), ce qui fait quin fine, près de 100 millions de tonnes par an de vêtements sont jetés (à l'échelle du monde). Triste réalité que celle-ci...
De ce constat est né l'idée de chercher à mettre au point, puis de développer une nouvelle façon de recycler : à l’initiative de deux industriels français, CDA Développement et Futuramat établis non loin de Châtellerault, en partenariat avec Audacie, une association spécialisée dans la collecte et le recyclage de textile, deux ans de recherches ont été menées, jusqu'à l'obtentiion d'un nouveau matériau qui sera d'ailleurs présenté sur les stands partenaires Romi France, Meusburger et Polymix, en avant-première au K2019, le plus grand salon mondial de la matière plastique et du caoutchouc, qui se déroulera fin octobre, à Düsseldorf, en Allemagne.
Après 2 ans de travaux, les premiers types de Plaxtil ont été testés et mesurés dans les laboratoires scientifiques des Arts et Métiers : les résultats obtenus confirment l’efficacité du matériau, qui affiche des caractéristiques très régulièrement supérieures à un plastique équivalent. De la même manière qu'il est industrialisable en injection et en extrusion.
"En fonction des types de textiles et des résines utilisées, on est à même de proposer une gamme étendue de matériaux composites ayant des caractéristiques mécaniques, et esthétiques très diverses et par conséquent de répondre à de très nombreux besoins de la part des clients, qu’ils soient exprimés en aspect, en résistance ou même en caractéristiques écologiques" : ses concepteurs précisent que "la gamme intègre aussi des produits pouvant même être 100 % naturels et biodégradables".
Pour les créateurs de cette nouvelle matière, il est évident que l'un des axes fondamentaux pour la transformation de l’industrie textile est d’améliorer radicalement le recyclage en transformant la conception (pour passer à l'éco-conception), la collecte et le retraitement des vêtements. Ils sont en tout cas parvenus à démontrer qu'il est possible de transformer les vieux textiles non recyclés en un matériau composite pouvant se substituer à un plastique standard, tout en certifiant que la totalité des textiles usagés peut être valorisée sous cette forme. A voir si l’industrie souhaitera peu ou prou remplacer ses plastiques classique par ce matériau tout nouveau qui semble offrir de belles perspectives.