Plastiques : quid des exportations de bouteilles à recycler ?
L'association européenne des recyleurs de plastiques ( EuPR) a diffusé un communiqué faisant état d'un approvisionnement réduit en bouteilles PET en fin de vie à traiter auprès des installations de recyclage. L'organisation professionnelle ajoute que les capacités de recyclage ont suivi la tendance d'augmentation de consommation de PET et de sa collecte. Pourtant, les conditions de marché actuelles ont eu pour conséquence de réduire la production des unités européennes de traitement...
Il y a plusieurs facteurs qui expliquent le manque d'approvisionnement en emballages PET auprès des recycleurs européens affirme l'EuPR. Cela va de la situation des taux de change, en passant par la longueur de l'hiver, les réductions du poids des emballages, jusqu'à l'augmentation des quantités exportées sur le sud est asiatique et plus particulièrement la Chine. C'est ainsi que de nombreuses unités européennes de recyclage d'emballages plastiques constatent un affaiblissement de leur approvisionnement.
Face à cette situation, l'EuPR propose plusieurs solutions. Tout d'abord l'augmentation des ratios de collecte et de porter des efforts particuliers sur le recyclage de proximité. De plus, les fortes disparités qui existent tant en termes de qualités ,que de quantités entre les différents pays européens, démontrent qu'il y a un rattrapage à réaliser par les pays moins efficaces.
L'association européenne aborde aussi la question de la sécurisation de l'approvisionnement, et elle souligne qu'elle doit être améliorée avant que des installations de recyclage soient obligées d'arrêter. C'est ainsi qu'elle met en avant l'argument de la pérénnité de l'approvisionnement et explique que l'exportation des bouteilles à traiter dans le sud-est asiatique est insoutenable sur le long terme dans une solution de gestion des ressources et que cela pénalise les transformateurs, les propriétaires de marques et le consommateur final. De plus, le bénéfice de la matière collectée qui est financée par le contribuable européen est utilisée de manière abusive alors qu'il devrait être réalisé par le recycleur européen.
Fort bien, cet argumentaire ne manque pas de logique, mais il convient aussi de rappeler que dans de nombreux cas, les producteurs de matières vierges ou d'emballages se délocalisent et que les marchés en croissance sont dans le sud est asiatique. Quant à, la question des exportations, il s'agit uniquement de conditions de marché. Or, pour éviter des exportations, il suffit d'être compétitif en matière de prix. La question de fond est peut-être ailleurs, comme par exemple la valeur ajoutée des producteurs d'emballages européens et leurs capacités à accroître leurs marges et ceci aussi en évitant de faire appel au contribuable européen.