A l’occasion de la parution récente du Panorama de la Plasturgie 2015, la Fédération de la Plasturgie et des Composites a démontré dans le cadre d'une récente conférence de presse, le fort potentiel de croissance des industriels du secteur ; elle annonce notamment souhaiter approfondir son engagement dans une démarche éco-responsable. Dans cette logique, la Fédération souhaite prendre un rôle grandissant dans l’accompagnement des industriels afin qu’ils augmentent de façon significative leur consommation de matières recyclées...
Avec ses 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires, la plasturgie recrute (+ 24% de besoins exprimés pour cette année 2015) et attire de plus en plus les jeunes (+ 8% d’élèves sur 2014). C'est sans compter la recherche qui connait des budgets en augmentation, avec des résultats significatifs ; ainsi, au cours de ces cinq dernières années, 7% des brevets plastiques et composites qui ont été déposés dans le monde sont français, tandis que près de 450 thèses ont été validées. La plasturgie est donc au carrefour des technologies innovantes (impression 3D, plastronique, objets connectés, intégration de fonctions…) qui feront les business du futur !
Technologies de fabrication additive, matériaux auto-réparants, intégration de fonctions dans les matériaux… Autant de nouvelles technologies qui modifient les modes de production, l’offre, et contribuent à élargir le périmètre de la plasturgie et des composites ! « Le secteur de la plasturgie est un multiplicateur de croissance : 80% de sa production est intégrée dans les autres secteurs de l’économie française. Nos indicateurs montrent ainsi qu’1 € de CA supplémentaire pour la plasturgie, correspond à +2,27 € de CA pour l’économie française. Avec l’augmentation de l’utilisation de matériaux plastiques et composites, les business du futur concernent en premier lieu les plasturgistes ! », a d'ailleurs indiqué Florence Poivey, Présidente de la Fédération : « la filière plasturgie a de beaux jours devant elle, le monde est à équiper et le futur à inventer ! ». Autant de données qui pourraient nous éloigner du recyclage. Et bien, non! C'est si vrai que pour 2016, un plan d'actions sera mis en oeuvre pour augmenter la consommation de matières recyclées
Alors que la France est reconnue pour ses performances grâce aux technologies de collecte, tri et recyclage mises en oeuvre sur le terrain, la Fédération souhaite prendre un rôle grandissant dans l’accompagnement des industriels afin qu’ils augmentent de façon significative leur consommation de matières recyclées. A l’horizon 2022, rappelons que l'objectif est que 75% des emballages plastiques soient triés, puis recyclés. Avec l’augmentation des tonnages de matières recyclées, l’éco-conception doit se développer. C’est pourquoi, la Fédération lance une étude pour identifier les leviers d’un plan d’action qui sera présenté courant 2016. « 1 tonne de matière issue du recyclage représente une économie de CO2 de l’ordre de 2 à 3 tonnes dans la fabrication des objets plastiques. Quand on sait que pour la plupart des plastiques, les coûts sont inférieurs de 10 à 20% par rapport à la matière vierge, nous devons inciter les plasturgistes à éco-concevoir avec des plastiques recyclés, comme le font déjà leurs concurrents européens. L’industrie du recyclage constitue un soutien à la compétitivité de la plasturgie. Nous pouvons dépasser les objectifs fixés par la loi de transition énergétique, il faut s’appuyer sur la valeur des plastiques et être ambitieux car une croissance décarbonée est possible !», rappelle d'ailleurs Sébastien Petithuguenin, Vice-Président Développement Durable de la Fédération. Autant d'éléments qui expliquent que la Fédération milite pour une évolution réglementaire et une fiscalité efficace et responsable, afin de pousser les industriels à incorporer davantage de matière recyclée et prendre en compte la valeur matière des plastiques.
Pour compléter la stratégie mise en oeuvre et afin de favoriser une production éco-responsable, la Fédération s’est engagée dans un partenariat pour accompagner les plasturgistes dans leur démarche d’investissement. « Moderniser ses équipements de production, c’est possible, grâce au dispositif CEE (certificats d’économies d’énergies) auquel nous apportons notre soutien depuis plusieurs années. Jusqu’à présent, l’opération a été un véritable succès, puisque plus d’un tiers des nouvelles presses à injecter achetées sont électriques », plaide la présidente de la Fédération qui rappelle un total de 22 équipements concernés, d'où la mise en place par la structure fédérale d' Optigie, un outil pour que les plasturgistes puissent les identifier et bénéficier du dispositif.
« Les nouvelles presses à injecter électriques ou hybrides, comparées à une presse hydraulique, allègent la facture énergétique de 50% sans parler des gains de productivité évalués à 10%. En plus de contribuer à diminuer l’empreinte carbone grâce à une production plus propre, l’optimisation énergétique est un véritable levier de compétitivité. C’est ainsi qu’on peut réconcilier économie et écologie! », a conclu Sébastien Petithuguenin...
Tout laisse à penser que l’industrie des plastiques et des composites a résolument changé de cap ; elle est bel et bien en marche vers les business du futur via une croissance décarbonée : la matière recyclée a sa carte à jouer, dès lors que l'industrie du recyclage aura investi pour fournir de la qualité, la qualité ayant un juste prix... Aussi, il sera impératif à l'avenir que les utilisateurs de ces matières n'aient plus tant le cours du pétrole comme seule référence...