Les 400 entreprises dédiées à l’industrie de l’emballage plastique et souple, dont les plus importantes se sont ralliées à Elipso afin de défendre collectivement leurs intérêts, annoncent leur profond respect pour l’étiquette, le protocole voulant désormais que l’on soit axé sur l’économie circulaire, une vision de l’avenir qui englobe le recyclage… Avec près de 40 000 tonnes économisées en 5 ans, le secteur des emballages plastiques ménagers ont participé à l’atteinte de l’objectif de 100 000 tonnes de réduction des emballages fixé par les autorités à Eco-emballages, pour la période 2007 et 2012...
Depuis plus de 20 ans, les entreprises productrices d’emballages en plastique travaillent sur l’éco-conception et la fin de vie de leurs produits ; elles y ont intérêt, puisque au cours de ce même laps de temps, les prix de la matière vierge augmentent, tandis qu’il a été introduit un barème de contribution spécifique pour ceux qui ne feraient pas d’effort. Il n’empêche : les entreprises membres d’Elipso se sont penchées sur le problème bien avant que les sanctions (contribution plus élevée) ne dégringolent… et se sont données les moyens de mieux connaître les impacts des emballages mis sur le marché, grâce à un outil essentiel, l’analyse de cycle de vie, le e-DEA eliPack (comprenez par e-DEA : everybody can Designwith Environmental Awareness), « la recyclabilité d’un emballage comme seul paramètre, pouvant aller à l’encontre d’une ACV : c’est donc un travail global qui est fourni, passant par la conception de plastiques fossiles innovants, (avec des propriétés techniques renforcées, un allégement du poids des emballages, une réduction des impacts environnementaux), l’introduction de plastiques recyclés (ce qui suppose de lever les freins à l’utilisation accrue de la matière recyclée, notamment dabs le domaine du contact alimentaire) et des plastiques biosourcés dans les nouvelles productions (le PE et le PET biosourcés se recyclent en mélange avec le PE et le PET d’origine fossile)».
Il n’en demeure pas moins qu’améliorer la recyclabilité des emballages est essentiel que ce soit pour « développer des filières de recyclage pérennes, augmenter la valeur de revente des déchets d’emballages recyclés, alléger le coût du dispositif (le Point Vert en baisse serait une grande première à ne pas manquer)… Il faut bien comprendre en effet que la recyclabilité joue sur la performance globale du dispositif, de la même manière que l’emballage s’insère dans un système global de collecte et de tri, cela au niveau national, tout comme il est essentiel d’intégrer qu’une filière pérenne de recyclage passe par une quantité suffisante de déchets d’emballages devant intégrer la filière en question ».
Aujourd’hui, l’objectif numéro 1 est très clairement d’atteindre le « zéro mise emballage en plastique et souple en décharge » et ce à l’horizon 2025. Ce qui signifie a contrario, que l’objectif est d’accroître le taux de recyclage de tous les emballages produits par la filière, pour atteindre 45% en 2020. « Ces dispositions concernent nos emballages ménagers comme nos emballages industriels et commerciaux. La valorisation énergétique à haut rendement (incinérateur ou CSR) ne devrait être utilisée à terme, que pour les emballages qui ne peuvent pas être recyclés pour des raisons techniques ou économiques ».
Il va sans dire que dans ce contexte, Elipso œuvre de concert avec Eco-Emballages et Valorplast pour ce qui concerne les consignes d’extension de tri des déchets d’emballages (il s’agit d’augmenter la qualité et les quantités de déchets d’emballages triés), tout comme elle travaille depuis près de 20 ans avec les industriels utilisateurs de la matière recyclée « puisque notre volonté consiste à participer à la construction d’une industrie du recyclage performante, solide et pérenne ».
Et d’ajouter que « le COTREP (qui a pour objectif de concilier l’innovation et le recyclage en travaillant avec les concepteurs d’emballages et les industriels utilisateurs du plastique recyclé) reste actif pour travailler sur les bouteilles et flacons en plastique, tout en sachant qu’il élargira progressivement son action aux emballages concernés par l’extension du tri ».
L’enjeu est de taille : sur 4,8 millions de tonnes d’emballages ménagers, 2 millions de tonnes par an d’emballages plastiques et d’emballages souples sont mis en marché dans notre pays chaque année (tous matériaux plastiques confondus), dont 1 090 000 tonnes d’emballages ménagers et 910 000 tonnes d’emballages industriels et commerciaux. Aujourd’hui, un emballage sur quatre est recyclé ; le taux moyen de recyclage est établi à 25,1% (23% pour les emballages ménagers et 27% pour les emballages industriels et commerciaux). Autant dire qu’il faudra faire plus, rapidement qui plus est, du fait de ce que nous prépare la prochaine réglementation sur la transition énergétique, notamment.
100% des bouteilles plastiques sont recyclables à court terme. Pour ce qui est des pots et barquettes, 40% sont recyclables à court terme, 46% le seront à moyen terme, et 14% ne seront pas recyclables à moyen terme. « C’est sur ces 46% que nous allons travailler intensément », indique Françoise Gerardi, Déléguée générale d'Elipso, rappelant par ailleurs « qu’Eco-emballages mène l’expérimentation depuis 2009, que la loi sur la transition énergétique envisage l’extension nationale du tri en 2022, sur la base des prérequis de l’expérimentation »…
Pour l’heure, « fabricants travaillent notamment sur la séparabilité de composants, la compatibilité des composants et le seuil de tolérance de certaines substances ou matériaux » chez les industriels utilisateurs de la matière recyclée. « Nous devons en effet garder en mémoire que le mono matériau est sans aucun doute plus simple, mais n’est pas toujours possible »…
Cela dit, on peut se poser la question de savoir si on « doit pousser le mono matériau au nom du recyclage »…Sans doute pas puisque « certaines des associations de matériaux utilisées ne posent pas de problème majeurs du fait des quantités utilisées : il en est ainsi de l’association PET/PA ou encore PEHD/EVOH et PP/EVOH, étant entendu que le COTREP pourra toujours étudier le comportement au recyclage, de certaines associations de matières plastiques. Il s’agira à l’avenir, de promouvoir le recyclage et donc éviter certaines associations mais sans pour autant tuer l’innovation, au nom du recyclage. Promouvoir la R&D sur les procédés de recyclage et développer des valorisations complémentaires pour les emballages non recyclables à date, seront des pistes à explorer »…
« L’économie circulaire est importante pour Elipso puisqu’elle implique une politique de développement responsable qui doit se faire dans un équilibre écologique et économique. Cette politique d’économie circulaire est développée aussi bien pour les emballages plastiques mangers que pour les emballages industriels et commerciaux. Nous renforçons nos travaux avec le pôle recycleurs, afin de déployer nos actions en faveur de la valorisation des emballages industriels et commerciaux et continuons l’interface avec les recycleurs d’emballages ménagers », conclut le Vice-président d’Elipso, Francis Pascal.