Plastiques : Elipso, pour ne rien éluder du recyclage des emballages
La Chambre syndicale des emballages en matières plastiques organisait une conférence de presse le 2 octobre pour nous présenter Elipso, un nouveau syndicat professionnel qui se donne pour mission d’accompagner le développement et les mutations du marché des emballages plastiques, sans occulter la nécessité de recycler…
Avec un tonnage transformé de 2 080 KT en 2007, soit + 1,5% par rapport à l’année précédente, la production d’emballages et films plastiques poursuit sa progression tout comme celle des emballages souples avec un volume livré de 21,5 milliards de m² en 2007 (+° 2,5% par rapport à 2006). Ces données font de la France le second producteur d’emballages plastiques et souple, derrière l’Allemagne. Nos PME ont exporté 30% de leur production en valeur, essentiellement vers les pays d’Europe. Quand ce n’est pas le cas, la destination des produits vise les USA, le Japon et la Russie. Pour autant, tout n’est pas idyllique, si l’on s’en réfère à l’actualité récente…
Mai 2008… août 2008 : alors que pour certains, c’est les beaux jours, pour les 370 entreprises productrices d’emballages en plastique, c’est la saison des sueurs froides. Pensez… + 15% dans les dents, soit environ 5 000 euros en moyenne par camion de matière première livrée, ce qui met à mal la rentabilité de certaines entreprises. Des charges nouvelles qu’il est quasi impossible de répercuter cash sur le client acheteur des emballages. Et dans cette affaire pas de quartier : l’entreprise qui refuse d’encaisser la hausse, n’est pas livrée… « Si on ajoute à cela l’actualité bancaire et la timidité nouvelle des banques à l’idée de prêter des sous aux PME qui connaissent quelques difficultés de trésorerie, on aura compris qu’il était plus que temps de se réorganiser pour faire front à cette nouvelle vague d’incertitudes quant à l’avenir du marché », explique Françoise Gérardi, déléguée générale du syndicat.
L’emballage plastique et souple occupe plus de 42 370 personnes ayant réalisé un CA de 7,1 milliards d’euros en 2007. La création du syndicat a pour vocation d’accompagner les 370 sociétés sur un marché en croissance lié à la progression des volumes produits mais qui doivent relever de nombreux défis : volatilité haussière du prix des matières premières, mais aussi augmentation des coûts du transport et de l’énergie d’une manière générale. La nouvelle structure, union réussie de la CSEMP et de l’Unites (Union nationale des Industries de transformation des emballages souples) bénéficie d’ores et déjà d’une représentativité de 70 à 90% du CA de la profession selon les secteurs : elle est présidée par Alix Hubin.
L’innovation technologique offre la possibilité de pratiquer l’éco-conception des emballages (c’est ainsi qu’en 20 ans, les emballages plastiques et souples ont réduit leur poids de 30 à 70% selon les produits), le développement des bioplastiques, tandis que la profession a mis en œuvre des dispositifs volontaristes de recyclage... Car le recyclage n’est pas une nouveauté pour les professionnels de la filière ! Ils le mettent en pratique depuis le début des années 90. Cela étant, la nouvelle donne devrait doper cette façon de faire au sein des entreprises concernées. Ce n’est plus un choix mais une nécessité : pour satisfaire ce besoin d’aller plus loin, les professionnels annoncent la volonté de tout mettre en œuvre pour passer de 20,5% à 35% de taux de recyclage à moyen terme, en travaillant sur les leviers techniques et économiques, étant entendu que ces actions concerneront indifféremment les emballages industriels, commerciaux Et ménagers. Pour compléter le dispositif, il est d’ores et déjà fortement question d’introduire davantage de recyclé dans les emballages y compris alimentaires.
Le dynamisme de la profession et sa volonté de participer à l’objectif national de réduction des déchets n’est donc pas à démontrer. Convaincue qu’elle peut mieux faire et même qu’elle doit mieux faire, elle positionne ses pions et se met en ordre de bataille.
Critiqués ouvertement de longue date, et encore récemment dans le cadre du Grenelle, les professionnels tiennent quand même à rappeler que les matières plastiques comptent pour 4% de la consommation de pétrole et les déchets d’emballages en plastique pour 1,5%, ce qui correspond à 2 millions de tonnes dont 50% pour le ménager. Après usage, ces déchets représentent 4% en poids de nos ordures ménagères.
En clair, il n’y a peut être pas de quoi en faire un fromage.
Et de rappeler également que si l’emballage n’existait pas, il y aurait beaucoup plus des déchets dans les poubelles parce que la conservation des produits serait beaucoup plus délicate à organiser. Alors… camembert !!!
Cela étant dit, la profession est d’avis de continuer dans ce sens et d’aller plus avant en la matière… : éco-conception et allègement des emballages couplée au recyclage optimisé des emballages devraient faire taire les mauvaises langues…
« Notre industrie a développé le recyclage de ses emballages et films plastiques à l’échelle industrielle depuis une quinzaine d’années. En 2001, nous avions mis en place le Comité Technique pour le Recyclage des Emballages Plastiques (CoTREP). Ce comité, étudie la faisabilité du recyclage des emballages offrant de bonnes performances dans ce domaine.
En 2007, le taux de recyclage de ces produits était de 20,5%. Sur ces 10 dernières années le nombre d’emplois créés dans l’industrie du recyclage est évalué à 4 000.
Aujourd’hui, nous voulons augmenter ce taux et viser un objectif de 35% à moyen terme », ajoute Serge vassal, Vice-président d’Elipso.
La profession est partie de zéro ou presque : ainsi, « de 1993 à 2006, le tonnage des emballages plastiques ménagers recyclés a été multiplié par 50 (de 4 200 tonnes à 210 000 tonnes), des résultats possibles grâce à la constitution d’une véritable industrie du recyclage : 10 usines en France à même de recycler 230 000 tonnes d’emballages, des sites qui ont fortement investi pour développer de nouvelles applications : fibres (rembourrage de couette, anorak…), bouteilles, palettes, films, tubes »….
Mais il faut continuer à aller de l’avant. Pour ce faire, deux pistes : mieux trier les emballages et flacons en plastique, rechercher d’autres gisements d’emballages en plastique.
Mais il faut continuer à aller de l’avant. Pour ce faire, deux pistes : mieux trier les emballages et flacons en plastique, rechercher d’autres gisements d’emballages en plastique.
« Le taux de recyclage ne pourra augmenter que si l’on renforce l’application du décret 94-609 en mettant en place un système incitatif sur les emballages industriels et commerciaux. Il faudrait aussi disposer de statistiques nationales complètes sur la valorisation des DEIC et principalement le recyclage pour définir des actions adaptées », conclut la présidente.