Plastiques complexes : le recyclage « peut marcher »

A la Couture-Boussey, en Normandie, une petite entreprise capte des déchets plastiques qui n'ont aucune filière attitrée et même dont personne ne voulait, des plastiques dits complexes, qui sont transformés, recyclés et réinjectés dans l'industrie... Une réussite discrète mais efficace et qui mérite d'être mieux connue...
Le dirigeant de l'entreprise créée en 1994, Bernard Chaize, est ingénieur chimiste de formation ; il a en outre la fibre du recyclage dans la peau. C'est donc tout naturellement qu'il s'est penché sur des déchets dont personne ou presque ne voulait, afin de travailler à leur transformation en matières premières de qualité, lesquelles séduisent plusieurs secteurs industriels d'importance...Le plastique par excellence répondant à ces critères, est sans conteste le Skaï (avec une face plastique et l'autre en textiles), une matière largement utilisée, mais qui une fois devenue déchet, était destinée à l'enfouissement ou à l'incinération... Environ 20 000 tonnes par mois, à l'échelle européenne, sont en effet condamnées à l'élimination, dans une large mesure, faute de mieux.

Le dirigeant a mis sur pied un procédé industriel consistant à traiter, en même temps (le détail a son importance), la fibre et le plastique de sorte à pouvoir les réutiliser sous forme d'un matériau spécifique et recyclable, le Pevetex, qui ne manque pas de débouchés. Le procédé consiste à recycler des chutes qui contiennent jusqu’à 20 % de textile, polyamide, coton ou polyester en les broyant, les densifiant et les calibrant afin de réaliser un granulé où les fibres sont parfaitement enrobées par le PVC.
Résolument positionnée sur un marché de niche, installée dans l'Eure, Chaize Environnement, qui emploie 5 personnes, est à même aujourd'hui de recycler et proposer à la vente de très nombreux plastiques (Polyamide, 6 ou 66, chargé, non chargé, modifié choc, Polycarbonate, Polyacetale, Plexi, PBT, PPS...), transformés en granulés, mais aussi de travailler le PVC mou, lequel débouche sur une production d'environ 1000 tonnes annuelles de Pevetex sous forme de granulats, prêts à l'emploi, ou encore sous forme de toile de maroquinerie.

