Plastiques agricoles : une collecte difficile à digérer
On fait dire ce qu’on veut aux chiffres mais il en est qui ne trompent pas ! 150 tonnes de plastiques en 2007, près de 250 en 2008. La tendance est clairement indexée à la hausse. D’autant qu’on ne parle ici, que du cas de la Cuma (Coopérative d'utilisation de matériel agricole) et ce dans le cadre de la collecte des plastiques agricoles menée sur deux jours et très récemment sur l'ensemble des Pyrénées-Atlantiques...
Ces collectes sont principalement dédiées aux films d'enrubannages, aux plastiques pour les serres, aux bâches vertes des tunnels d'élevage, à celles utilisées pour les ensilages et aux sacs d'engrais. Etant entendu que « ces dernières doivent être propres et pliées », explique Claire Allonneau, du Syndicat mixte de traitement des déchets (SMTD) du bassin Est du Béarn, un des piliers locaux de l'opération.
« Près de 80 points de dépôt sont disséminés dans le département », ajoute pour sa part Nathalie Guitter, de la Cuma. « Nous avons été sollicités pour organiser l'opération en raison du réseau dont nous disposons. Mais nous ne sommes pas les seuls ».
À Gan, le point de collecte était géré par la coopérative de matériel agricole Gamm vert Lur Berri. « C'est la troisième année de suite que nous accueillons le rendez-vous », confirme Nathalie Bonnemazon, l’une des gérantes du magasin. « Même si les volumes sont augmentation, ils ne sont pas énormes ; de l'ordre de 4 à 5 tonnes. Mais c’est toujours ça de gagné ».
Un constat que souligne Julien Lacoustet, employé à la coopérative, en désignant du menton le tas de plastiques qui s'amoncelle sur une butte à proximité : « avant, tout ça finissait dans les champs ou les cours d'eau. Cette démarche est importante ».
Le SMTD dispose fort heureusement de données fiables quant au bilan de la collecte sur le secteur du bassin est du Béarn. « Sur le territoire qui relève de notre compétence, 296 agriculteurs ont joué le jeu pour 40 tonnes de plastiques collectés en 2007 », affiche Claire Allonneau. « L’an dernier, 327 agriculteurs ont participé pour 93 tonnes »…
Il est clair que nombreux sont aujourd’hui les agriculteurs sensibilisés. À Saint-Faust, Gérard Larrague se dit convaincu : « j'ai déposé près de 80 sacs de 50 kilos ce matin. C'est très important, mais c'est délicat d'impulser de telle chose au niveau local : elles sont longues à mettre en route. »
Et puis, des Communautés de communes jouent le jeu : celle de Miey-de-Béarn couvre ainsi les 15 euros demandés aux agriculteurs pour déposer les déchets. Quelle que soit leur quantité. Tout en sachant que les déchèteries « ne prennent plus les déchets professionnels », souligne Nathalie Guitter.
« Mais ce sont surtout les bidons de produits phytosanitaires qu'il faut évacuer », explique Gérard Larrague. Ce que confirme Nathalie Bonnemazon : « Les agriculteurs attendent ce rendez-vous. Les volumes sont beaucoup plus importants. » D’ailleurs, une autre collecte devrait être organisée en septembre.
À la suite, les membres des Cuma regrouperont les plastiques agricoles en différents points pour ensuite les transférer vers une entreprise de recyclage à Abidos près de Lacq.