Piles et accumulateurs : plombés par un rapport!
Le ministère chargé de l’environnement a publié récemment un rapport sur l’efficacité de la filière des piles et accumulateurs en fin de vie. Conclusion désastreuse pour les instigateurs de la filière : pour la plupart de ces déchets en effet, la collecte sélective et le recyclage ne seraient pas «souhaitables»...
Critiquer la collecte sélective n’est pas "politiquement correct". C’est pourtant ce que vient de faire la Direction des études économiques et de l’évaluation environnementale (D4E) du ministère chargé de l’environnement dans sa dernière étude qui porte sur les piles et accumulateurs. ( voir aussi notre dépêche). Cette filière, qui a fait l’objet d’une réglementation européenne dès 1991, bénéficie en France depuis de nombreuses années de nombreuses campagnes de sensibilisation en vue de doper le tri sélectif. Mais ce choix ne serait pas convaincant pour la D4E qui relève que « les impacts environnementaux liés à leur gestion en mélange dans les ordures ménagères ne justifient pas les coûts élevés de leur recyclage »...
Un pavé dans la marre?
Peut être bien! Mais en tout cas, les réactions ne se sont pas faites attendre :
«Je suis très étonné des conclusions de cette étude qui sont contraires à la politique du ministère chargé de l’environnement et de la prochaine directive européenne qui devrait être publiée d’ici la fin de l’année», commente Jacques David, directeur de Screlec, éco-organisme créé par les industriels pour répondre à la réglementation européenne.
Côté Corépile, autre éco-organisme, la publication de l’étude n’émeut guère.
"Cela ne va en rien affecter notre activité", explique son président Gilles Gros. Notre rôle est d’appliquer le décret en vigueur.» Il profite par ailleurs de l'occasion pour rappeler les intérêts d’un tel dispositif : diminuer le volume des déchets ménagers, mais aussi freiner la consommation des matières premières...