Pièces de réemploi : quels freins pour les consommateurs ?

Le 01/03/2017 à 21:47  
Pièces de réemploi : quels freins pour les consommateurs ?
 Depuis le 1er janvier 2017, un décret oblige les professionnels de la réparation automobile à proposer des pièces de réemploi (occasion) issus de l’économie circulaire à leurs clients (voir notre article). L’objectif de cette mesure est double : donner une seconde vie aux pièces auto non renouvelables (et ainsi réduire les émissions de CO2) et faire baisser la facture de réparation. Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie des consommateurs…

 Caréco, spécialiste du recyclage automobile, et le magazine automobile L’argus ont publié les résultats d’un sondage réalisé sur L’argus.fr entre le 28 décembre 2016 et le 11 janvier 2017. 663 automobilistes français ont été interrogés sur leurs habitudes de consommation en matière de pièces auto d'occasion.

 Dans l’ensemble, les automobilistes français interrogés sont largement favorables (87%) à l’utilisation de la pièce de réemploi, pour des raisons économiques, mais à condition que la fiabilité des pièces soit garantie. Des automobilistes d’autant plus favorables qu’ils n’hésiteront pas à demander ce type de pièces à leur garagiste s’il ne le fait pas spontanément (72%). 57% d’entre eux en ont déjà acheté ; chez un professionnel pour 79%.

 Si pour 49% des répondants, l’achat de ce type de pièce répond à une démarche à la fois écologique et économique, la principale motivation reste financière pour près d’1 automobiliste sur 2. 47% se disent prêt à opter pour une pièce d’occasion à condition que la différence de prix avec une pièce neuve soit égale ou supérieure à 50%. 37% des sondés estiment que cet écart doit être d’environ 50 euros, voire au moins 100 euros pour 40% d’entre eux.

 86% des répondants seraient prêts à acheter des éléments de carrosserie (pare-chocs, portière, aile…) et des éléments extérieurs (phare, rétroviseur…) d’occasion. Suivent les accessoires (77%) et les pièces d’habitacle (75%). Le sondage révèle que les pièces non soumises à l’usure, et assez onéreuses, intéressent davantage les automobilistes comparativement aux éléments mécaniques (64%) et au vitrage (60%). A la question "Quels seraient vos freins à acheter une pièce d’occasion ?" : 52% jugent que la fiabilité représente le principal frein à l’achat d’une pièce de réemploi. Suivent la qualité (35%), l’écart de prix avec le neuf (34%), l’indisponibilité des pièces (33%) et le manque d’information (27%).

 Pour rappel, le budget moyen d’entretien/réparation représente près de 700 euros par an, soit un quart du budget des automobilistes. Parmi les personnes interrogées, 39% d’entre elles déclarent consacrer un budget annuel compris entre 300 et 500 euros pour l’entretien/la réparation de leur véhicule, 21% entre 500 et 700 euros, et 20% moins de 300 euros.

 "Mieux que le recyclage, le réemploi représente la meilleure option écologique de prévention des déchets avec un impact environnemental faible, une empreinte carbone très limitée et une forte économie d’énergie. Il y a encore un gros travail d’éducation et d’évangélisation à faire auprès des consommateurs qui ont des réticences en termes de fiabilité", déclare Philippe Renaud, Directeur Général de Caréco France.

 "Le réemploi est une bonne mesure pour entretenir et réparer sa voiture tout en préservant son budget auto. Opter pour des pièces d’occasion permet de réduire sa facture de 20 à 50%, en moyenne. Mais les automobilistes risquent de se heurter rapidement à un problème de taille : celui de la disponibilité des pièces. En effet, cette mesure concerne les véhicules âgés de plus de 2 ans, soit 30 millions de véhicules, tandis que seulement 1,1 million de VHU (Véhicules Hors d’Usage) sont démontés chaque année", indique L’argus.

 En rapport direct avec le sujet, nous vous renvoyons à notre article : Pièces de réemploi : le CNPA saisit la DGCCRF.