Petits déchets... grande pollution !

Le 28/09/2018 à 15:00  
Petits déchets... grande pollution !
 Au Luxembourg, le Ministère du Développement durable et des Infrastructures a relancé sa campagne de sensibilisation multimédia contre les déchets sauvages ("littering") durant les mois d’été, sur de grands panneaux situés le long des autoroutes. En outre, depuis mi-septembre, un nouveau visuel est visible dans les gares luxembourgeoises et les abris-bus. Le visuel reprend une situation aussi problématique que celle des mégots dans le domaine du littering dans les villes : les chewing-gums jetés par terre...

 Le littering concerne pour la plupart des petits déchets qui sont jetés dans la nature. La moitié des actes de littering se font à quelques mètres d’une poubelle non pleine. Les mégots de cigarettes, les emballages vides (canettes, emballages fast-food...) et des chewing-gums comptent parmi les articles les plus abandonnés ou jetés. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce phénomène concerne la société dans son intégralité indépendamment de l’âge, du sexe ou de la situation privée de la personne.

 Le littering n'impacte pas que l'aspect visuel d'une ville ou du paysage naturel, il provoque de nombreux autres problèmes à différents niveaux. Par exemple :
 certains déchets sauvages tels que les éclats de verre peuvent présenter un danger d’infection ou de blessures pour les enfants ou les animaux domestiques ;
 les déchets en plastique se dégradent en micro-plastiques (< 5 mm) qui s’accumulent dans les corps des êtres vivants et nuisent à la santé humaine aussi bien qu’animale ou qui sont emportées par les fleuves jusqu’à la mer ;

 les mégots de cigarettes qui ne sont pas éteints correctement peuvent causer des feux dans les bois ou sur les pâturages ;
 le littering entraîne des coûts directs en termes de nettoyage auprès du secteur public qui sont alors reportés sur les citoyens via les impôts.
 Sauf quelques rares exceptions, la plupart des chewing-gums ne sont pas biodégradables. Ceci peut s’expliquer par le fait que le chewing-gum est composé de matières plastiques. "La base de gomme à mâcher est le composant non-nutritif et insoluble de la gomme à mâcher qui fournit sa matrice 'à mâcher' de base, et elle est préparée pour libérer progressivement les saveurs, édulcorants et ingrédients fonctionnels pendant la mastication soutenue. Ces 'substances masticatrices' peuvent être fabriquées à partir de gommes naturelles ou synthétiques, auxquelles sont ajoutés divers adoucissants, texturants et autres ingrédients fonctionnels" (voir ici).

 Après quelques années de dégradation, on ne peut plus voir les résidus du chewing-gum. Or, des particules non visibles à l’œil nu restent dans l’environnement et s’y accumulent. Selon le magazine ECOlogique de la Ville de Luxembourg : "Les chewing-gums coûtent chaque année entre 30.000 et 40.000 € à la Ville. Car ces gommes qui se crachent, se collent, sèchent et durcissent, partout en ville (quand elles ne finissent pas sur la semelle des chaussures) doivent être enlevées. Il est nécessaire de mettre en œuvre un procédé spécial, réalisé par une firme privée pour le compte de la Ville et seulement possible à certaines périodes de l’année, pour des raisons de température" (voir ici).

 En plus des impacts néfastes pour l’environnement, la santé humaine et les animaux, l’action de jeter ou d’abandonner un déchet (mégots, chewing-gum, emballages vides...) dans la nature est illégale et peut donner lieu à un avertissement taxé (AT) qui peut être de 49 € à 250 € au Luxembourg. Par ailleurs, l’action de jeter ou de cracher son chewing-gum sur le trottoir peut donner lieu à un AT de 49 €, et le montant atteint 250 € pour l’élimination de déchets dans un cours d’eau.