Penser à long terme l’économie du stockage des déchets
Au Cemagref (l'Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement), des chercheurs proposent un outil de réflexion à long terme sur les aspects économiques du stockage des déchets sous forme bioréacteur, qui intègre le coût des pollutions éventuelles au cours du temps...
Le stockage dit "actif", sous forme de décharge-bioréacteur, vise à accélérer la dégradation des déchets, produire du biogaz et réduire le volume en décharge. Il est présenté comme plus compatible avec les enjeux du développement durable que le stockage passif.
Pour évaluer cette compatibilité sur les plans technique et de gestion, les chercheurs du Cemagref et leurs partenaires proposent une approche originale de l’analyse économique du stockage. Celle-ci tient compte, en particulier, des coûts engendrés par les pollutions (fuites de biogaz, de "jus" de décharge...), sur une perspective à long terme. Elle intègre ainsi le principe d’«équité intergénérationnelle», chaque génération devant assumer ses propres déchets.
Alors qu’à court terme le mode bioréacteur induit des coûts plus élevés que le stockage passif (coûts des installations et de gestion, émissions de polluants plus importantes du fait de l’accélération de la dégradation des déchets), à plus long terme (d’après les calculs) cette tendance s’inverse. Valorisation du biogaz, réduction du volume de déchets traités, contrôle des pollutions, notamment, rendraient alors le mode bioréacteur plus attractif que le stockage passif. De quoi alimenter la réflexion sur les choix futurs en matière de politique publique.
Pour information, ces recherches sont menées dans le cadre du projet ANR PRECODD "Bioréacteur" (2007-2010), en collaboration avec le BRGM, l’Université de Grenoble 1, l’INSA de Lyon, ainsi que les opérateurs privés Suez environnement et Veolia.