Aprochim, spécialisée dans la dépollution des transformateurs contenant du PCB est de nouveau sous les projecteurs de l'actualité du fait de l'abattage de plus d'une centaine de bovins, qui a eu lieu aujourd'hui. Si l'entreprise comprend tout à fait l'inquiétude et la colère suscitées par cette mesure sur la commune de Grez, elle tient à faire part de plusieurs éléments qui méritent réflexion...
Arochim développe une activité de dépollution. Elle a traité depuis 20 ans plus de 175 000 tonnes de déchets au PCB. La totalité du PCB identifiée à Grez est inférieure à 10 g alors que la vidange sauvage d’un seul transformateur dans la nature pour récupérer le cuivre en déverse des centaines de kilos. Depuis sa création, la société a toujours respecté les seuils de rejets imposés par la Préfecture....
Or, rien ne va plus ! « Zone polluée », « Aprochim sous séquestre »...
Hier, en début d’après-midi, des pancartes de colère ont été apposées sur les grilles et aux abords d’Aprochim, l’usine du groupe Chimirec, située à Grez-en-Bouère, dans le Sud-Mayenne. Des agriculteurs et des riverains avaient en effet répondu à l’appel lancé par l’association Terre et vie d’Anjou.
Il faut dire que 142 bovins contaminés au PCB répartis sur trois exploitations ont été enlevés et devaient être abattus aujourd’hui, sans autre forme de procès. Triste sort que le leur…
« Nous demandons l’arrêt immédiat de cette pollution. Il faut que l’État prenne ses responsabilités », fustige Jean-Marc Guesdon, président de Terre et vie d’Anjou. « Le ras-le-bol s’installe », prévient Rodolphe Doisneau, trésorier de l’association qui exige « plus de transparence ».
Soupçonnée d’être à l’origine de la pollution, l’usine Aprochim a dû réduire son activité de moitié depuis janvier 2011. Sauf qu'Aprochim rappelle qu'elle avait signalé, en ce début d’année 2011, aux services de l’Etat, l’apparition de traces de PCB (polychlorobiphényles) autour de son usine.
Elle a indiqué, hier, dans un communiqué « être engagée auprès des acteurs locaux pour agir et coopérer de manière transparente, identifier les impacts sur l’environnement, les réduire s’ils sont avérés et travailler à un maintien de l’activité de l’usine », rappelant aussi qu'elle emploie une centaine de collaborateurs...
« Des expertises sont en cours pour identifier les sources de parution des PCB, rien n’est établi à ce jour. Ces sources sont multiples : bruit de fond historique, activités industrielles et agricoles produisant des émissions dans l’air, épandages etc.. L’inquiétude actuelle est consécutive à un changement de normes portant sur les produits alimentaires, qui a des répercussions sur l’ensemble de la filière France et Europe.
Une synthèse de nouveaux résultats d’analyses sera présentée par La Sous Préfecture et Aprochim lors de la Commission Locale d’Informations le 14 décembre prochain».
En août, une estimation des indemnisations faisait état d’une enveloppe de 1,3 million d’euros. Sur la douzaine de protocoles d’indemnisations proposés aux agriculteurs, deux ont été signés. Dans ce même communiqué, Aprochim affirme « contribuer volontairement aux indemnisations provisionnelles pour faire face aux situations d’urgence même si [sa] part de responsabilité reste à établir. ». Une vingtaine de tests sanguins seront diligentés en menés en janvier, un an après la découverte de la pollution. Les résultats sont attendus pour février.