PCB : et le salopard refait parler de lui…

Le 05/03/2008 à 10:41  

PCB : et le salopard refait parler de lui…

pollution aux PCB Le pyralène, autrement appelée le PCB fait encore une fois parler de lui. Et pas en bien. Mais de cela on a l’habitude… 300 médecins se retroussent les manches et lancent aujourd’hui l’étude d’imprégnation sur l’Homme de la contamination aux PCB. Il est temps en effet d’avoir le cœur net : certains préconisent de manger des poissons gras, au nom des Oméga ; d’autres en revanche, considèrent qu’il sont les premiers touchés par la contamination aux PCB et donc…

Les PCB plus connus sous le nom de pyralènes sont des molécules utiisées de façon massive au sein de l'industrie surtout en tant qu'isolant électrique à partir des années 30. Séduisants pour le monde industriel, les PCB sont interdits dans les systèmes ouverts (peintures, PVC, adhésifs,...) depuis 1979 et en milieux fermés (transformateurs électriques,...) depuis 1987. On estime à travers la planète qu'environ 400 millions de tonnes se trouvent aujourd'hui dispersées dans l'environnement (voir notre exposé).

Sommes-nous contaminés aux PCB ??? That’s the question… Et nombreux sont les scientifiques à s’être penchés sur la problématique.

Depuis 2003, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments est régulièrement saisie pour des demandes d'appui scientifique et technique relatives au risque sanitaire lié à la consommation de poissons de rivière, contaminés par les PCB. Sur la base de ces conclusions, des réflexions en cours au niveau du Comité d'experts spécialisé «contaminants» de l'Afssa, et dans le but d'aider le gestionnaire de risque à définir des mesures appropriées de gestion de la consommation de poissons provenant des étangs ou des rivières y compris des estuaires concernés par une pollution par les PCB, l'Agence propose une méthodologie de mise en œuvre des plans d'échantillonnage des poissons de rivière applicable au niveau national. Ce plan est en deux étapes.
poisson contaminé La première vise à identifier :
les zones où toutes les espèces de poissons sont contaminées avec un dépassement des limites maximales réglementaires;
les zones où toutes les espèces de poissons peuvent être consommées.
Elle est basée sur l'analyse de la contamination de deux espèces de poisson (l'une fortement bio-accumulatrice de PCB et l'autre faiblement).
La seconde étape est réservée aux zones intermédiaires dans lesquelles une partie seulement des espèces de poisson est contaminée. Dans ces zones, des restrictions temporaires de consommation pourront être mises en place pour permettre des analyses complémentaires et l'identification des espèces de poisson qui sont propres à la consommation.

L’Inra et l’Assfa ont d’ailleurs travaillé ensemble dans le cadre de l’étude Calipso … Parmi les commentaires qui ont été faits par les organismes en question, apparaît celui-ci :

« le niveau de contamination des produits de la mer consommés se situe globalement au-dessous des limites maximales fixées par la réglementation. Ce niveau de contamination « bruit de fond » est relativement homogène le long des côtes françaises ;

seuls les plus forts consommateurs (plus de 7 fois/semaine) présentent des dépassements modérés des valeurs toxicologiques de référence en certain contaminants. Ces résultats démontrent la nécessité de poursuivre les efforts pour réduire les pollutions en amont, notamment pour les dioxines et PCB ;

aucun produit de la mer ne cumule l’ensemble des contaminants à de fortes teneurs. Les espèces marines diffèrent en effet par leur habitat, leur comportement alimentaire, leur âge et leur taille au moment de la pêche, leur physiologie et leur composition nutritionnelle ;

les poissons riches en oméga 3 et en polluants organiques persistants sont souvent les mêmes (poissons gras tels que saumon, flétan, maquereau, sardine, dorade) ;

la couverture des besoins nutritionnels en oméga 3 est facilement atteinte par la seule consommation de poissons au moins deux fois par semaine, dont un gras ».

Dans un autre contexte mais toujours dans le même registre, les pouvoirs publics ont semblé bouger en 2007. Et puis le temps passe et on ne voit rien, ou presque, de concret venir…

prise de sangL’Association de médecins ASEP (Association Santé Environnement Provence) c'est-à-dire 300 médecins environ et le WWF France s’associent afin d’évaluer le niveau de contamination de l’Homme aux PCB (pyralènes). Depuis cette fin de matinée, 12h30, ont débuté en effet, les premiers prélèvements sanguins au laboratoire Prola, dans les Bouches du Rhône.
Cette étude portera sur un panel de population répartie en trois catégories :
Une population consommant régulièrement des poissons d’eau douce du Rhône et de son estuaire.
Une population résidant sur les rives du Rhône ne consommant pas ou très peu de poissons du Rhône.
Une population témoin de représentation nationale diverse.

L’ONU classe les PCB comme l’un des douze polluants les plus dangereux pour l’Homme également appelés « Les Douze Salopards ». Le Rhône, la Somme et la Seine sont déjà touchés. Patrice HALIMI, chirurgien pédiatre et Secrétaire Général de l’ASEP « constate le nombre croissant de pathologies liées à l’environnement et souhaite par cette étude informer la population et sensibiliser les élus. »déclare Serge ORRU, Directeur Général du WWF-France. « Notre aéssociation réclame depuis le 19 septembre dernier que soit effectué rapidement une étude d’imprégnation sur l’Homme. Face à la fatalité devant cette grave pollution, nous nous devions d’agir »

L'Afssa recommande de débuter par les sites les plus à risque de contamination (sédiments, agglomération…).
> Shéma récapitulatif du plan d'échantillonnage

Pour en savoir plus :
> Appui scientifique et technique du 5 février 2008 relatif au plan d'échantillonnage national des PCB dans les poissons de rivière : proposition de méthodologie
> Avis du 3 décembre 2007 relatif à l’interprétation des résultats d’analyses du plan d’échantillonnage mis en place dans le cadre de la pollution en PCB des poissons du Rhône que ne doivent pas dépasser certaines denrées d’origine végétale et animale pour être reconnues propres à la consommation humaine
> Avis du 23 octobre 2007 relatif à l'établissement de teneurs maximales pertinentes en polychlorobiphényles qui ne sont pas de type dioxine (PCB « non dioxin-like », PCB-NDL) dans divers aliments
> Appui scientifique et technique du 3 octobre 2007 relatif aux PCB dans la Somme : Teneurs dans les sédiments et les poissons - Éléments du plan d’échantillonnage