PCB en Mayenne : Aprochim se veut rassurant
Nouvelle étape concernant Aprochim et "l’affaire des PCB" (voir notre article)... Suite à la demande de la Préfecture de la Mayenne d’accomplir des actions correctives, la filiale du Groupe Chimirec a présenté ce mercredi à l’ensemble des parties prenantes, à l’occasion de la tenue de la CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance), les actions mises en oeuvre et les résultats obtenus...
Les mesures des rejets gazeux et particulaires en PCB indicateurs, dioxines/furanes et PCB dioxines-like sont très nettement inférieures par rapport aux exigences de l’arrêté préfectoral du 12 juillet dernier : 72 g/an pour une limite fixée à 185 g/an pour les PCB indicateurs ; 1,04 mg/an pour une limite fixée à 4,20 mg/an pour les PCB-DL ; 0,29 mg/an pour une limite fixée à 0,90 mg/an pour les PCDD+PCDF. Ces réductions des émissions canalisées sont dues aux nombreux dispositifs de filtration installés depuis janvier 2011 en amont de la cheminée du site. Toutes les sources diffuses ont également été tracées et réduites. Bien que les résultats soient satisfaisants, Aprochim indique continuer d’investir afin de réduire encore ses rejets avec la mise en place d’un deuxième filtre à charbon actif. 2 séries de mesure par 2 laboratoires différents sont en cours de réalisation.
La deuxième série de prélèvements d’herbe effectuée début décembre dans le cadre du "plan de surveillance renforcé" révèle une diminution du taux de PCB dans 2 des 3 parcelles prélevées à proximité du site de l’entreprise. Au-delà de 500 mètres, toutes les herbes sont conformes (6 sur les 9 analysées sont en deçà du seuil de vigilance fixé à 0,5 pg/g d’herbe analysée). Les prélèvements effectués dans les jauges Owen début décembre mesurent les retombées de poussière. Sur le site de l’entreprise, ces jauges sont un indicateur des émissions diffuses de poussière. Par rapport au mois de janvier, les substances dioxines-like baissent de moitié et les retombées de PCB sont divisées par 3. Hors site de l’entreprise, les mesures sont proches du bruit de fond national (1 pg/m²/jour). Une seule mesure située sur une parcelle proche de l’entreprise le dépasse (2,77 pg/ m²/jour).
"Dans le cadre de son plan d’actions de réduction des émissions engagé dès janvier 2011, Aprochim a pris toutes les mesures d’amélioration envisageables. Les dispositifs de filtration sur la cheminée du site ont été multipliés conformément aux engagements pris avec le Préfet de la Mayenne. Afin de rendre le travail plus confortable dans une ambiance confinée, des dispositifs d’air conditionné ont été mis en place. Un plan de surveillance de l’environnement autour de l’usine a également été mis en oeuvre. De plus, Aprochim a pris en charge l’ensemble des analyses sur les milieux eau, air, sol, sédiments et végétaux", indique la société (voir notre article).
L’apparition de nouveaux seuils et des nouvelles normes sanitaires strictes ont conduit la Préfecture à imposer l’abattage de troupeaux de bêtes dans des exploitations agricoles riveraines. D’autres animaux se sont décontaminés naturellement en suivant les recommandations des experts agricoles. Aprochim indique avoir fait l’avance d’indemnisations provisionnelles pour faire face aux situations d’urgence signalées dans les exploitations, même si sa part de responsabilité n’est pas établie à ce stade. Un expert dépêché par l'entreprise a rencontré l’ensemble des agriculteurs concernés et leur a présenté les protocoles d’indemnisation. En ce qui concerne la commercialisation du lait et en raison des résultats satisfaisants, les mesures de mise sous séquestre des exploitations laitières ont été levées (voir notre article).