Pas de Calais : correctionnel pour enfouissement illégal de déchets
Il faut préciser qu'en 2008, lorsque le groupe Joyeau reprend le site en question, situé à Corbehem dans le Pas de Calais, la communauté de communes Osartis a mis la main au porte monnaie en achetant les terrains qu'elle a loués à tarif démocratique au repreneur, moyennant deux conditions : sauver les amplois ET dépolluer le site. Le constat est accablant, 5 ans plus tard : non seulement des licenciements ont eu lieu, mais, constat d'huissier à la clé, mandaté par le tribunal de grande instance d'Arras, a permis de relever que jamais les travaux de dépollution n'ont été réalisés.
La pollution du site qui n'avait jamais pu être vérifiée est désormais actée. De son côté, Pierre Georget, président de la communauté de communes Osartis, estime que ni la municipalité de Corbehem, ni Osartis, n'étaient en capacité d'intervenir, mais se dit convaincu qu'il est désormais impératif « d'avancer ensemble pour que toutes les parties puissent être dédommagées »...
Autre questionnement et non des moindres : si la chaîne 5 a été démantelée en 1995, il est tout aussi clair qu'à l'époque, la DRIRE avait clairement indiqué que l’entreprise abritait dans ses murs des centaines de fûts contenant des déchets.
Alors que le propriétaire des murs et directeur de l’exploitation de la SAS Prémines Industries de l’époque est "invité" à s'exprimer, il indique avoir ordonné à son responsable de la maintenance de remblayer les caves de la chaîne 5 et ajoute qu’il a pris connaissance, après que la dalle ait été coulée, que des fûts se trouvaient dessous. « On nous a dit : «Il y a des résines dures, c’est du remblai» ... « Il faut regarder la situation avec les yeux de l’époque ! »... « Pour moi, ce n’était pas dangereux ».
A ce stade, les juges en viennent à l'année 2002 et reçoivent des explications du même type, ce qui ne saurait leur convenir (le patron exposant qu’il savait pour les fûts mais qu'il ne s’en est jamais caché (...) et ajoutant pour se dédouanner (alors que loi sur l'enfouissement des déchets dangereux existe bel et bien) que si l’Établissement public foncier (EPF) m’avait demandé de les enlever, je l’aurais fait. »
« La société n’a jamais déposé ou enfoui dans le terrain des substances quelconques. » « Pour moi, ce n’était pas dangereux ! » « Les choses n’auraient pas pris cette tournure si l’entreprise avait continué à être gérée comme je l’avais fait. »
Le tribunal rendra sa décision le 18 juillet.
Pour se faire une meilleure idée de l'ambiance qui a régné avant que la justice n'ait à s'en préoccuper, voir lien ci contre.