Particules en suspension : dans le collimateur de l'UE

Le 29/09/2006 à 15:12  

Particules en suspension : dans le collimateur de l'UE

cheminées d'usines Des études indiquent que l’une des causes de décès prématuré pourrait provenir des poussières que nous respirons. Après s’être attaqués aux émissions de gaz fluorés puis aux émissions de CO2 cette année, les députés européens ont porté leur attention sur les niveaux de poussière présents dans l’atmosphère...

Les particules en suspension désignent l’ensemble des petites poussières liquides ou solides que l’on retrouve dans l’air ambiant. Elles proviennent, à l’origine, de phénomènes naturels, tels que les feux de forêts, les activités volcaniques, les brises marines ou encore les pollens. Malheureusement, certaines activités humaines engendrent de nouvelles formes de particules : le trafic automobile, les activités industrielles, l’incinération des déchets, entre autres, produisent des poussières nocives, certaines sous forme gazeuse, contenant des métaux lourds, du carbone, des nitrates ou des sulfates.

Les scientifiques désignent les particules par les initiales du terme anglais "particulate matter" (PM) et les classent selon leur taille :

les PM 10 ont un diamètre aérodynamique inférieur à 10 micromètres ;

le diamètre des PM 2,5 est inférieur à 2,5 micromètres ;

enfin, celui des PM 1 est inférieur à 1 micromètre.

Plus ces particules sont petites, plus elles sont nocives. En effet, c’est en inhalant que le corps humain absorbe ces particules en suspension. Les plus grosses d’entre elles, au diamètre supérieur à 10 micromètres, sont filtrées par les muqueuses du nez ou de la gorge et ne présentent donc pas de danger pour notre santé. Les PM 10 peuvent se loger dans les bronches et les poumons et déclencher des toux ou des éternuements. Les fines particules PM 2,5 parviennent à entrer, via les poumons, dans le système sanguin. Grâce à des études récentes, on les tient désormais en partie responsables pour l’asthme et certaines allergies, mais également pour des attaques cardiaques ou des décès prématurés.


Les mesures indiquent la présence régulière de PM 10 dans l’air ambiant en Europe. En revanche, les fines particules PM 2,5 sont plus difficiles à observer et il est nécessaire d’équiper davantage de stations de contrôle pour les mesurer. Les concentrations importantes de PM 10 se situent dans les grandes zones industrielles et urbaines, mais pas uniquement. Les particules en suspension sont facilement déplacées par les vents et il est fréquent d’en retrouver dans des zones vierges de toute industrie lourde. Les concentrations les plus importantes sont localisées au Benelux, en Allemagne, au nord de l’Italie et dans l’Europe centrale.

Ces dernières années, le Parlement européen a adopté plusieurs directives visant à améliorer la qualité de l’air. La législation de l’Union européenne prend désormais en compte les niveaux de dioxydes de soufre, de plomb, d’ozone et de PM 10 présents dans l’atmosphère.
Le député européen allemand Holger Krahmer a ainsi présenté un rapport sur le futur de la qualité de l’air au sein de l’Union européenne. Il vise à fixer des limites sévères à la présence des fines particules PM 2,5, et ce particulièrement dans les régions densément peuplées. Dorette Corbey, député néerlandaise du groupe socialiste, a quant à elle développé une stratégie plus générale contre la pollution de l’air.

Les députés européens ont voté ces deux rapports le 27 septembre dernier, en session plénière à Strasbourg. Dans le cas du rapport Krahmer, les amendements proposés ont été adoptés en première lecture de la procédure de codécision.

source : Parlement européen