Paris lance sa collecte souterraine des déchets
Une première dans la capitale : un projet de collecte pneumatique des déchets vient d'être voté au Conseil de Paris. Celui-ci va voir le jour dans le futur éco-quartier de Clichy-Batignolles (situé dans le nord de de la ville). Il sera lancé fin 2009, pour une mise en service progressive à partir de 2014. Pour mémoire : un projet similaire vient de voir le jour à Châlons-en-Champagne (voir notre article)...
Pour ceux qui ne connaissant pas ce procédé, voici quelques explications. Celui-ci consiste à collecter et à évacuer les OM et les matériaux à recycler dans des bornes implantées à l'intérieur des immeubles, dans les rues et chez les commerçants. Les déchets sont aspirés par un réseau de canalisations souterraines jusqu'à un terminal, où ils sont compactés et mis en containers. D'autres villes européennes expérimentent déjà ce système innovant de collecte ; on peut citer Barcelone, Séville et Stockholm. En France, la ville de Narbonne est pionnère en la matière (voir notre article).
Points forts : le service est disponible 24 h sur 24, il supprime les manipulations de bacs, les nuisances sonores et l'encombrement du trafic dus aux camions bennes. Esthétiquement, il fait également disparaitre du paysage urbain les poubelles et autres containers. A noter : le verre ne sera pas collecté dans ces réseaux, pour des raisons d’abrasion des canalisations ; sa collecte se fera donc à part, dans des colonnes à verre enterrées.
D'un point de vue énergétique, ce système fonctionne avec de l'électricité en lieu et place du carburant fossile utilisé par les camions, ce qui permet de réduire les émissions de GES. De plus, la Ville a annoncé des exigences renforcées en matière de performances énergétiques afin de limiter la consommation d'énergie électrique de la centrale d'aspiration. Bref, c'est tout bénef' pour l'environnement de la capitale ! Par contre, petit hic : cela risque de mettre de nombreux éboueurs au chômage...
A l'arrivée, environ 8 000 habitants (ce qui représente l'équivalent de 3 000 à 4 000 tonnes de déchets par an) bénéficieront de ce nouveau service d'écologie urbaine. Son coût (bornes, réseau et terminal de collecte) est évalué à 12 millions d’euros, amortis sur 30 ans.