Jean-Luc Petithuguenin, président fondateur du groupe Paprec, a le sourire et il peut... La semaine dernière, plusieurs nouvelles favorables ont été confirmées : reprise d'actifs industriels papetiers, acquisition à l'international, et pour ceux qui ont la mémoire de l'histoire du recyclage des PCR, reprise de son nom historique, CDI, par désormais l'ancienne société Interseroh Secondary Resources qui vient d'être rachetée au groupe allemand Interseroh...
Mardi dernier, la première acquisition européenne, dans l'un des pays frontaliers de l'est de la France, était confirmée (voir Recyclage papier : Paprec et Interseroch pactisent); mercredi, c'était le tribunal de commerce de Compiègne qui choisissait le groupe Paprec au détriment de Sita pour la reprise du site immobillier de l'ancienne papeterie de Pont-Sainte-Maxence, et jeudi Jean-Luc Petithuguenin était nommé pdg de l'ancienne filiale française d'Interseroh qui reprenait son nom historique, CDI.
Résultat : une semaine qui marquera l'histoire de la société, reflétant ses potentiels de croissance externe en dehors des frontières, mais aussi interne. D'une part en installant une plate-forme vitrine du savoir faire écologique diversifiée dans le recyclage des déchets électriques, plastiques, papiers, bois sur le site de 22 hectares avec des hangars de 45 000 m² de Pont-Sainte-Maxence. D'autre part, cerise sur le gateau, en redonnant aux actifs français d'Interseroh, son nom historique de CDI. Or, il y a une vingtaine d'années, CDI était le leader français des PCR, papiers cartons de récupération. En se dotant à l'époque d'importants moyens financiers avec l'actionnaire allemand Interseroh, il avait sur le papier toutes les bonnes raisons pour qu'il continue avec succès sa croissance. Or, c'est Paprec qui vient de le reprendre. C'est dire, si son fondateur peut être fier de la culture de son groupe qui bien sûr est le reflet de la motivation et des capacités de ses hommes. Jean-Luc Petithuguenin d'expliquer les raisons du succès de Paprec : le savoir-faire reconnu par ses clients en matière de contractualisation, la démarche industrielle et financière qui fait passer la culture du récupérateur à celle de recycleur notamment car l'investissement entraîne une modification des pratiques, la technicité de ces métiers qui exige un niveau supérieur de formation, notant que seulement 8% du personnel est non qualifié.
Alors, la route s'annonce prometteuse pour les équipes dirigées par Jean-Luc Petithuguenin. De plus, si l'on observe la concurrence des mastodontes que sont Veolia et Suez, elle n'est pas toujours assez réactive notamment à cause de la pluridisciplanité et intérêts de leurs métiers , et celle des leaders français du recyclage métallique est en berne : Derichebourg ayant fixé ses priorités avec Penauille, Guy Dauphin Environnement restant un acteur secondaire , filiale d'un groupe de culture de négoce international, Trafigura, trop célébrement connu par l'affaire du déversement ivoirien des déchets toxiques. Quant au niveau mondial, si ce sont des sociétés de recyclage métallique australienne et américaines qui sont les plus puissantes en termes financiers, il n'est pas dit que ces reycleurs sachent évoluer vers le traitement pluridisciplinaire des déchets . Or, il convient d'insister sur la culture Paprec qui bénéficie d'un positionnement habile, au carrefour des métiers de la prestation et de la gestion des déchets et du recyclage.
Pour autant, cette route est encore longue et la croissance du chiffre d'affaires devra s'accompagner de l'acquisition progressive de nouvelles compétences dans l''industrialisation des projets, des métiers et les choix prioritaires de filières, sans oublier le passage à une culture internationale .
Riche et fort de son passé, faisons pleinement confiance à Jean-Luc Petithuguenin et à ses équipe. L'homme a toujours su faire preuve de pragmatisme et d'attachement aux métiers du recyclage pour relever ces défis. Sans oublier qu'il a bien compris combien sont essentielles à la réussite d'une entreprise les valeurs humaines. Il pourrait s'approprier l'aphorisme de Jean Bodin " il n'est de richesse que d'hommes " que d'autres grands noms du recyclage ont déjà mis en pratique , à d'autres époques, dans leur groupe de recyclage. Et, pour conclure par un clin d'oeil, souhaitons un bon voyage à ce dirigeant dans l'Empire du soleil, où à n'en pas douter il rapportera des idées en matière de culture du recyclage.