Paprec Chantiers 92 : organisé pour « l'à venir »
Situé au coeur du Port Autonome de Gennevilliers, en contrebas de l’A15, Paprec Chantiers 92, inauguré en 2010 (voir aussi Paprec Chantiers : recyclage sur le tas), est depuis février 2016, flanqué d'un second site, dédié au tri des DIB de chantiers et des encombrants, équipé d’une déchetterie professionnelle, des installations qui viennent compléter l'offre de l'Agence, qui jouit désormais de trois accès à la Seine, transporte plus de 100 000 tonnes annuelles, par voie d’eau (flux entrants et sortants) et emploie 70 personnes (dont 17 trieurs, 10 conducteurs d’engins et 30 chauffeurs). L'Agence traite en moyenne 18 000 tonnes sur les deux sites, dont 4 000 tonnes de DIB/encombrants par mois.
De part et d'autre de la route, Paprec dispose donc de deux sites, la nouvelle structure, ayant été installée au bord du bassin numéro 4.
C’est ici aussi, que pourront transiter des terres, polluées ou non, venant des excavations du Grand Paris Express, des marchés d'importance en perspective qui se chiffrent en millions d'euros : « le site peut traiter jusqu’à 100 000 tonnes de déchets ou de terre par an, le second en est à près 180 000 tonnes de gravats, l'essentiel des tonnages provenant des démolitions et des rénovations autour des gares du super métro, étant entendu que le Grand Paris a commencé, et que les grosses affaires se profilent », confirme Erwan Le Meur...
Pour ce qui concerne le tri des déchets de chantiers, l’agence est équipée d’une chaîne de tri de troisième génération, conçue avec des matériels adaptés au travail en carrières et non pas aux déchets de chantiers : c'est du lourd, installé pour perdurer sans trop s'user afin de limiter les frais de maintenance, mais aussi d'être optimal dans la durée...
A l'entrée, des déchets pré triés pour l'essentiel, par les entreprises qui confient leurs déchets au recycleur, en sortie, des matières valorisées et des déchets ultimes...
Dès lors que les déchets de chantiers sont livrés sur site (ils arrivent, par camion ou péniche, en provenance des chantiers de la région), ils subissent un pré-tri (le grappin enlève les déchets trop volumineux), puis pose ces déchets pré-triés sur le convoyeur qui amène son lot au trommel, qui est équipé d'ouvertures de différentes tailles ce qui assure une séparation efficace (les gros étant acheminés et directement traités en cabine). Par un système de soufflerie, on extrait les matières volatiles telles que la laine de roche et la laine de verre...
Puis on passe à l'extraction de la ferraille par overband, avant de passer à l'étape suivante, la séparation du lourd (gravât) et du léger (bois) par flottaison.
La chaîne de tri, calibrée pour traiter 45 tonnes/heure, dont le travail est complété par celui des équipes, est à même d'isoler trois granulométries différentes, qui permet de capter efficacement les déchets tels que ferrailles, cartons, films plastiques, bois, polystyrène, plâtre et les gravats. « Grâce à ce procédé, le taux de valorisation est compris entre 70 et 90 % », assure notre guide. Les opérateurs, installés dans une cabine climatisée, équipée d'un système de flux d'air descendant afin d'éviter la respiration de poussières, ont pour mission d'affiner le tri et peuvent trier jusqu'à trois déchets (les alvéoles étant séparées en deux parties). A la suite de quoi, les matières recyclées quittent le site pour entamer leur seconde vie...
« Nous ne manquons pas d’atouts en effet, pour participer à la construction du Grand Paris, une véritable dynamique pour laquelle il conviendra de maintenir le cap», souligne Marc Hourson, élu au conseil municipal de Gennevilliers, représentant le maire, Patrice Leclerc. « Le port, une des grandes plateformes multimodales de France, est sans conteste un outil indispensable à la construction du Grand Paris, étant entendu qu’une nouvelle cohabitation entre les activités industrielles et la qualité de vie des habitants ne sera possible qu’à condition d’opter pour une ligne écologique. Paprec incarne au cœur de Gennevilliers, ce que souhaite le Grand Paris : l’instauration de l’économie circulaire à grande échelle ; vous avez su anticiper, avez créé beaucoup d’emplois, et participez activement à ce grand marché en devenir »…
Paprec s’est installé à Gennevilliers en 2009 et en 2015, un nouveau site lui était attribué : l’entreprise de recyclage, acteur majeur pour le développement de cette filière, dispose désormais de 2,5 hectares au bénéfice de l’économie circulaire… Au fur et à mesure de l’avancée des travaux du Grand Paris Express, il sera possible d’affecter de nouveaux espaces à l’économie du recyclage, ces grands travaux généreront en effet 43 millions de tonnes de déblais et déchets de chantier qu’il sera fondamental de valoriser…
« Le recyclage des déchets de chantiers est l’une des activités importantes pour notre entreprise, avec 500 000 tonnes gérées chaque année : via ses quatre installations, des sites entièrement dédiés avec des chaînes de tri spécialement développées pour ces matériaux, dont deux sont basées en Ile de France, ici à Gennevilliers et à Wissous (en Essonne), l’une à Toulouse et la dernière à Marseille, Paprec a pris le leadership en France. Alliant robustesse et technologie, elles séparent gravats, bois, ferraille et plâtre. En plus de ces sites spécialisés, de nombreuses agences du groupe, réparties sur l'ensemble du territoire, réalisent la collecte et le tri de ces matériaux spécifiques.
Déjà très présent sur ces marchés, Paprec s'inscrit comme un partenaire majeur des entreprises pour suivre leurs obligations réglementaires sur le devenir de leurs déchets. La directive européenne de 2008 puis la loi française sur la transition énergétique fixent comme objectif de recycler 70% des déchets du BTP en 2020. Avec nos sites dédiés, nous proposons d'ores et déjà à nos clients un taux de recyclage supérieur à 80% », annonce le Directeur général adjoint de Paprec, Erwan Le Meur, également président de la Communauté Portuaire de Gennevilliers (qui compte 60 membres), vice-président de la Fédération des Communautés Portuaires de l'Axe Seine et président de Federec BTP. « Paprec dispose désormais d’un maillage sans équivalent en Ile de France, ce qui nous assure une proximité avec la clientèle. Véritable innovation dans le genre, notre chaine de tri est unique à ce jour, étant entendu qu’il en faudrait une cinquantaine de plus, en France, pour assurer une production de granulat recyclé, lequel pourrait sans problème être réinjecté dans les circuits économiques »…
« En trente ans, on a assisté à un mouvement exceptionnel au niveau mondial : une prise de conscience planétaire visant à éviter le gaspillage, la pollution, et mettant le recyclage en valeur… On ne veut plus jeter n’importe où, sans se poser de questions », concluait Jean-Luc Petithuguenin. La France n’échappe pas à ce constat. Il n’y a pas si longtemps encore, la profession était méconnue ; elle n’occupait pas la place qu’elle s’est faite à force d’investissements jusqu’à devenir indispensable à l’économie de notre pays : elle s’est industrialisée jusqu’à devenir incontournable…
« Paprec a injecté 1,2 milliards d’euros dans ses installations, pour créer et maintenir des emplois (25% de nos personnels sont des cadres et des agents de maitrise, moins de 8% des salariés occupent des emplois non qualifiés), et développer l’économie du recyclage », partie intégrante de l’économie tout court… « Etant entendu que nous recrutons des jeunes et des vieux, des diplômés ou pas, des personnes de toutes origines, la diversité au sein de mon entreprise constituant une valeur cardinale, un combat originel contre l’antisémitisme et plus globalement contre le racisme et le rejet de l'autre »…
« Les croyants modérés, quelque soit leur confession sont respectés, ce qui n’est pas le cas des fanatiques ; nous avons mis 300 ans à nous construire, il n’est pas question de laisser faire ceux qui veulent nous détruire », a insisté le dirigeant de Paprec… Il achevait son propos en nous présentant Metamorphose, un clip de deux minutes produit avec « Les Fils de » doublement primé le 1er juin dernier, au festival du film d'entreprise « Film & Companies » … Un film de courte durée, chargé d’émotion, parlant aux tripes, avec des images et une musique fortes, qui soulignent ô combien il ne faut jamais jeter l’éponge mais hisser les voiles, et organiser le renouveau de la matière, encore et encore, pour un monde plus propre et plus fraternel...