Papiers recyclés : la papeterie Norske Skog Golbey change de propriétaire
Se sachant en difficultés, Norske Skog (qui a déposé le bilan fin 2017) avait prudemment mis en place, il y a deux ans, une filiale, Norske Skog AS, chapeautant sept papeteries, installées dans cinq pays, dont la France (la papeterie vosgienne de Golbey absorbant 500 000 tonnes de papiers recyclés par an) et produisant 2,7 millions de tonnes de papiers. Parfaitement étanche financièrement par rapport à la holding, cette entité a ainsi supporté près de la moitié des 900 millions d'euros de dettes, puisqu'un fonds de pension anglais, Oceanwood, et un groupe industriel norvégien spécialisé dans le pétrole et la pêche, Aker, avaient acquis les 400 millions d’euros de dettes de la filiale, avant de déclencher la vente publique du groupe. Dominique Bomont, responsable de la communication de l'usine, avait précisé courant mars, que si tout se passait comme prévu, "on connaîtrait le nom du repreneur fin avril, voire début mai". C'est chose faite.
Se sachant en difficultés, Norske Skog, qui a déposé le bilan à la mi décembre 2017, avait prudemment anticipé et mis en place, il y a deux ans, une filiale, Norske Skog AS, chapeautant ses sept papeteries installées dans 5 pays, toutes situées stratégiquement à proximité de marchés attractifs et produisant 2,7 millions de tonnes de papiers, dont 1,8 millions de tonnes de papier journal et 0,9 millions de tonnes de papier magazine (satiné et couché). En France, le groupe détient une unité de production dans les Vosges, à Golbey, un site de 70 hectares, qui emploie 325 personnes et en fait travailler indirectement 1 500 environ... Autant dire un poids lourd en terme d'emplois dans la région.

D'ailleurs, l'an passé, le syndicat de traitement des déchets vosgiens Evodia a fourni 9 000 tonnes de JRM provenant du tri des déchets recyclables (auxquelles il convient d'ajouter 6 735 tonnes de bois énergie) à l'usine papetière : « l'ensemble du gisement local de JRM arrive sur le site ; nous complétons avec le fruit des collectes sélectives venant d'ailleurs en France (…) Ces matières premières constituent le premier poste de dépenses ; le second est celui de l'énergie » (...) « Parce que d'autres usines ont fermé, que Chapelle Darblay a arrêté l'une de ses deux machines à papier, notre production (600 000 tonnes de capacité nominale avec 5 équipes qui travaillent en 3x8, ndlr) se maintient : nos deux machines de 10 m de large et de 100 m de long produisent 1 650 tonnes par jour, soit 45 bobines mères de 80 à 110 km de papier, qui sont ensuite débitées en différentes tailles pour répondre à la demande des clients », nous a récemment exposé Dominique Bomont, responsable de la communication de l'usine...

Dans la mesure où Oceanwood et Aker, se portaient acquéreurs quoi qu’il advienne, à moins qu’une meilleure offre ne se fasse connaître, la vie a suivi son cours au sein de la papeterie vosgienne, Norske Skog Golbey (NSG), un bien bel outil de production qui a bénéficié de plus de 800 millions d'euros d'investissements cumulés, en 27 ans : du fait des réductions de la consommation de papiers de presse, « nous avons adapté la capacité de production et diversifié les activités pour construire l'avenir de ce site », avait d'ailleurs confirmé Dominique Bomont, qui avait également précisé que si tout se passait comme prévu, « on connaitrait le nom du repreneur fin avril, voire début mai ». C'est chose faite. Au grand soulagement des élus de Golbey et de l'ensemble de l'agglomération d'Epinal

“Notre premier investissement dans Norske Skog remonte à 2015 et depuis lors nous avons soutenu le groupe et nous avons travaillé ensemble d’une façon constructive. En novembre 2017, alors que la perspective d’une solution consensuelle pour résoudre les difficultés financières de la holding Norske Skogindustrier s’éloignait, nous avons décidé d’agir afin de protéger les activités opérationnelles du groupe. Le processus de vente qui a suivi est désormais achevé et nous sommes très heureux de faire maintenant équipe avec la direction et les employés de Norske Skog. Nous partageons la même ambition de faire émerger le nouveau Norske Skog qui pourra réaliser tout le potentiel qu’il recèle en continuant à se transformer et à se développer”, expose John Chiang, Conseiller en Investissements chez Oceanwood.
Reste encore quelques étapes classiques à franchir, puisque cette acquisition est évidemment assujettie à l’obtention par l'acquéreur, des autorisations réglementaires anti-trust et autres en vigueur dans chacun des pays concernés, incluant l’Australie et la Nouvelle Zélande. Il faudra donc attendre encore un peu, 4 à 6 mois environ avant que l'affaire ne soit définitivement bouclée.


