L’usine d’UPM Chapelle Darblay située à Grand Couronne près de Rouen, est spécialisée dans la fabrication de papier journal produit exclusivement à partir de fibres recyclées. Celles ci proviennent des journaux magazines et autres revues issus de la collecte sélective des ménages. Chaque année, l’usine consomme plus de 460 000 tonnes de papiers recyclés.
Pour ce papetier de belle renommée, l’utilisation des matières recyclées prend tout son sens lorsque les gisements de matières premières se trouvent à proximité des usines productrices. UPM, que nous avons rencontrée à Pollutec est fière d’afficher que « nos fibres proviennent des papiers récupérés au travers des collectes sélectives des ménages. Nous poursuivons une démarche proactive et promouvons le tri sélectif du papier en coopérant avec els collectivités locales »…
Au demeurant, l’entreprise a mis en place 450 contrats de reprise permettant de garantir une recette de valorisation à la collectivité ainsi qu’un approvisionnement en matière première. Ces contrats représentent une population de 25 millions d’habitants à ce jour au bénéfice de Chapelle Darblay… Pour « faciliter la vie des collectivités », le papetier souhaite développer des contrats de longue durée, c’est à dire 3 à 5 ans voire davantage.
Comme la gestion des déchets est devenue un enjeu économique majeur pour les pouvoirs publics, on imagine l’intérêt que suscite pareille initiative.
Car on reprend ainsi journaux, revues, magazines, annuaires prospectus publicitaires ou gratuits, catalogues, livres et cahiers débarrassés de leur couverture cartonnée… Bref : tout le 1.11 ou NF EN 643…
Ce qui bipasse la récupération classique, le travail du recycleur et le négociant en papiers cartons…Dans ces conditions, pas étonnant qu’ils aillent vendre ailleurs…
Mais revenons en Seine Maritime. UPM réintroduit dans ses productions plus de 60% des journaux imprimés en France. « Avec une consommation annuelle de 3 millions de tonnes, les fibres recyclées constitue pour notre groupe une matière première essentielle pour nos sites de production de papier ; maîtriser la ressource devient un enjeu stratégique et le partenariat avec les collectivités locales est un élément clé de notre chaîne de valeur… A cela s’ajoute que fabriquer notre pâte à papier 100% recyclée nécessite 5 fois moins d’énergie pour la pâte de fibres vierges »…
Depuis les années 80 le groupe a acquis une réelle expertise dans son domaine et celui de la collecte. En véritable précurseur en effet, il a initié en France ce système de contrats avec les collectivités, contrats grâce auxquels UPM approvisionne près de 500 000 tonnes sur son site de Chapelle Darblay, spécialisé dans la fabrication de papier journal 100% recyclé.
« Nous offrons aux collectivités une garantie de prix de reprise à moyen ou long terme, ainsi que les services associés pour répondre aux besoins spécifiques des collectivités. En France, le groupe n’a pas hésité à investir dans un centre d’affinage des corps plats fibreux d’une capacité de 100 000 tonnes/an sur le site de Chapelle Darblay, ceci dans l’optique d’accompagner les collectivités locales dans leur démarche d’optimisation de la gestion des déchets ménagers » (…) « Dans un marché des papiers à recycler mondialisé, nous offrons une filière locale, durable, pour absorber la majeure partie des volumes disponibles dans une totale transparence »…
Pour parfaire son image et son approche, qui « répond à la stratégie européenne sur la prévention des déchets et la promotion d’un recyclage efficace », l’usine « utilise l’énergie générée par une chaudière cogénération utilisant de la biomasse locale, c'est-à-dire des bois de récupération, des rémanents forestiers et des refuis de compostage. La substitution des énergies fossiles par la biomasse permet de produire une énergie neutre en CO2 et de diminuer de 80% les émission de poussières »…