Quel sera l’avenir de l’industrie de l’emballage papier carton française ? Les industriels sont mis à mal tout autant par la crise que par la délocalisation de la fabrication de nombreux produits. Ils se disent "inquiets surtout si les pouvoirs publics ne font rien"…
Nombreux sont les paramètres relevés par l'industrie de la papeterie f'rançaise, attestant que rien n'est plus comme avant et que le secteur est en souffrance...
"L’avenir de notre industrie tient à la nature de ses produits qui sont avant tout des auxiliaires des biens emballés et principalement "B to B". Ce qui rend ce secteur très directement tributaire de la santé des secteurs utilisateurs d'emballages et des mouvements de délocalisation / relocalisation de l'industrie en Europe ou en France …
Or, le recul de l’industrie française ne connaît pas de répit (sous-traitance luxe, automobiles, …). Le seul secteur encore préservé, c'est l’agroalimentaire".
Le développement des politiques de prévention, c'est bien mais pas sans conséquence...
Les décisions récentes de poids lourds de l’industrie agro-alimentaire et de la distribution vont dans le sens d’une réduction de l’emballage en poids et en coût. "Notre industrie a déjà pris ses responsabilités en terme d’éco-conception (volumes d’emballages) et de fin de vie de ses produits. Ces décisions sont fondées à condition de bien intégrer toutes les données sur leur valeur ajoutée. L’emballage a pour fonction de protéger, de participer à la chaîne logistique et d’informer, (pas seulement sur le plan marketing)". Etant entendu que la réflexion doit aussi tenir compte du fait que tous les emballages ne se ressemblent pas !
Les politiques européennes sont sources de distorsions de concurrence : "l’année passée nous avons attiré l'attention des pouvoirs publics sur les effets désastreux des aides d’État sur l’ensemble de l’équilibre de l’industrie européenne faute de prise en compte d’un aménagement du territoire industriel européen".
Autre cause le l'angoisse répétée des papetires, les désordres monétaires mais surtout "les menaces sur l’approvisionnement en produits de récupération"...
La progression spectaculaire des exportations vers l’Asie depuis 2000 (près de 7 % des quantités récupérées en France et près de 19 % en Europe, en 2008) aurait "déstabilisé des marchés sur lesquels l’offre est, par nature, rigide (conditionnée par la consommation des entreprises et des ménages) avec sa propre saisonnalité. De ce fait, les capacités françaises n’auraient pas bénéficié de la nouvelle disponibilité en PCR générée par les efforts et les progrès de la récupération en France et en Europe. Leur approvisionnement serait paradoxalement devenu plus difficile". De surcroît, cette situation affecte très directement la régularité et la sécurité du nécessaire traitement des produits usagés.
Qu’on se rassure ! Tout n’est pas 100% négatif : des opportunités s’offrent aux industriels !
Les professionnels sont conscients de contribuer au développement économique et ce, via des implantations industrielles réparties sur tout le territoire français et dans régions de faible densité de population, mais aussi au développement forestier national. Ils rappellent volontiers
qu'ils travaillent une matière de base renouvelable, au "prix déconnecté des matières fossiles", qu'ils utilisent majoritairement des matières recyclées, ceci engendrant un bilan carbone réduit, avec, en plus, des performances environnementales élevées pour un coût emballage relativement faible.
Et de souligner la gestion active de la fin de vie des papiers et cartons d'emballage, l'existence d'une vraie filière de valorisation des produits (plus haut taux de recyclage), d'où un allègement des déchets à éliminer et le peu d'impossibilité de recyclage des emballages papier-carton. Le tout en respectant évidemment la sécurité du consommateur...
Dans ce contexte et compte tenu du Grenelle de l’environnement et des Etats généraux de l’industrie, l’industrie des papiers cartons de l’emballage "présente toutes les caractéristiques pour bénéficier des dispositions qui ont été adoptées à la Loi Grenelle 1 ou qui le seront au travers de la loi Grenelle 2, en faveur de l’économie circulaire, de la société de recyclage, de l’extension de la responsabilité du producteur, affichage environnemental",….
Point de salut sasn une nécessaire politique industrielle! Et c'est vrai qu'en France, tout fout le camp... ailleurs. Etant entendu qu'il serait bon de mettre un terme aux distorsions de concurrence résultant des aides d’Etat et des désordres monétaires, aussi.
Les producteurs d'emballages enpapier carton souhaiterait que soit mis en place un "traitement équivalent des produits importés et des produits nationaux : les produits français ne doivent pas être les seuls à contribuer ; les filières de REP doivent être adaptées par rapport aux origines des matériaux et des emballages Europe/hors Europe. Besoin d’une concurrence équitable". De même qu'il serait judicieux selon eux de favoriser "l'incitation à des programmes transversaux avec l’aval et les utilisateurs pour concevoir les emballages du futur, l'accompagnement des restructurations via la formation, la mise à niveau des installations, l'amélioration de l’efficacité des sites par l’incitation à l’amélioration des intrants et au traitement des sous-produits de déchets. Car tout doit être optimisé".
Enfin, les industriels revendiquent l'amélioration des conditions d’approvisionnement et la stabilisation des flux. "Les aléas conjoncturels ou spéculatifs ne peuvent continuer à impacter le modèle économique et environnemental du développement du recyclage, placé comme priorité dans les politiques publiques. Il faut créer les conditions propres à mettre les efforts de mobilisation du gisement de déchets au service du recyclage de proximité et assurer ainsi la sécurité de leur traitement".
A la question de savoir quelles seront leurs priorités pour 2010, nos interlocuteurs sont clairs. Il s'agira de tout mettre en oeuvre pour
Faire reconnaître le rôle global de notre industrie et obtenir le nécessaire appui des pouvoirs publics pour le développement de notre industrie en cohérence avec les politiques publiques
Travailler à la restauration de la compétitivité de la filière
Veiller aux justes applications du Grenelle en particulier quant au respect du traitement équivalent des secteurs de l’emballage
Renforcer la mobilisation des énergies/forces vives l’autour des enjeux d’avenir : travaux du CNE ; travaux sur l’emballage durable et responsable (« juste ce qu’il faut de matière » ; objectifs de recyclage déjà atteints)
Poursuivre les avancées sur la stratégie « contact alimentaire » via le club MCAS : un travail transversal qui a permis de contribuer à plusieurs débats techniques, d’aboutir à la signature d’une convention avec l’ANIA, sources d’actions de développement dans le cadre des Etats Généraux de l’Industrie.
La mise en place des systèmes de REP est un vecteur de clarification et de structuration de notre industrie avec sa propre cohérence (matière première et usage). Une étape importante …