Ouverture du marché de l’électricité : un avenir faussement vert ?
Le 1er juillet, le marché français de l’électricité s’est ouvert à la concurrence. C'était un dimanche et ce sera peut être un jour inoubliable. En effet, depuis peu, les particuliers peuvent choisir leur fournisseur et se tourner vers les énergies renouvelables. Alors que les offres prétendument écologiques font foison, les Amis de la Terre rappellent que selon eux, le seul fournisseur d’électricité coopératif et écologique est Enercoop. Parallèlement, compte tenu des menaces réelles pesant sur les prix, l’association incite les foyers modestes à ne pas quitter le tarif régulé. Elle plaide pour un service public intégré de l’énergie…
D’après Cyrielle den Hartigh, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre, « cette révolution dans le paysage énergétique français soulève de nombreuses questions, en particulier celles des vraies et fausses offres en électricité verte. Face au nucléaire, qui représente 80% de la production électrique d’EDF, Enercoop a choisi de proposer uniquement une électricité d’origine renouvelable. C’est donc le moment de choisir, même si, face à la probable envolée des prix à prévoir, nous conseillons aux ménages les plus vulnérables de conserver tout d’abord le tarif régulé ».
Afin d’y voir clair dans les nouvelles offres d’électricité, le CLER et le WWF ont mis en place le label EVE, accordé selon des principes de respect de l’environnement, de lutte contre l’effet de serre et de protection des consommateurs, et Greenpeace propose une notation des différents fournisseurs.
Les Amis de la Terre ne se satisfont pas d’une situation dans laquelle l’opérateur public se taille la part du lion sans pour autant que ses choix ne reflètent l’opinion publique, majoritairement hostile au nucléaire. Selon Laurent Hutinet, « il y a urgence à fondre EDF dans un vaste ensemble garant d’un véritable service public de l’énergie, et non uniquement de l’électricité. Celui-ci serait à la fois chargé de la production et de la maîtrise de la consommation. Cela seul permettrait de garantir la maîtrise des prix grâce à la modération de la demande ». Cette entité poursuivrait des objectifs définis collectivement en matière de sobriété, d’efficacité énergétique, de renouvelables et d’équité.
Samedi 30 juin, aux termes de la directive européenne 2006/32/CE relative à l’efficacité énergétique de 2006, les pays de l’UE devaient effectivement remettre leur Plans Nationaux pour l’Efficacité Energétique. La France n'a (évidement) pas rendu sa copie mais une sorte de compilation des documents existants. Cela attesterait-il, une fois de plus, que l’Etat n’entend pas s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre par la réduction des consommations, seule voie réaliste en la matière ?