Oréeat/GDE : la hache de guerre est déterrée
La hache de guerre est déterrée, tout comme les 40 000 tonnes de RBA, résidus de broyage automobile, l’ont été à Versainville et contre toute attente… Une enquête, des pelleteuses et le pot aux roses : des analyses s’imposent étant entendu que le Procureur de la république est saisi de l’affaire (voir GDE : le cave se rebiffe). Pour l'écologiste René Hamel, consultant déchets au sein de l'Observatoire régional de l'écologie, l'environnement et l'aménagement du territoire (Oréeat), l’affaire est entendue. « Qu’on y prenne garde : l’arbre ne doit pas cacher la Forêt. Après la Côte d’Ivoire, le groupe Trafigura/Malco/Guy Dauphin Environnement continue ses pratiques douteuses qui ont fait sa réputation sulfureuse »… Il nous a accordé la primeur et déclare GDE-Trafigura coupable, sans circonstance atténuante…
« La visite de la DRIRE sur le site de Versainville (14) nous a donné raison. Le groupe GDE-Trafigura a bien déposé plus de 40 000 tonnes de déchets toxiques chez un particulier en déni du droit. Il suffit de gratter le vernis de l’apôtre de « La Renaissance de la Matière » pour trouver un « GDE-Trafigura menteur, tricheur, pollueur, cynique, délinquant et fraudeur».
Comme on le voit, René Hamel n'y va pas avec le dos de la cuillère!!!
Et de décortiquer méthodiquement chacun des qualificatifs utilisés tout en illustrant ses propos :
Menteurs : les dirigeants de GDE Rocquancourt, dès l’annonce de la pollution, leur forfait découvert, ils font acheter ce site par la nébuleuse suisse Securities Management Company Ltd SA propriété de la famille Patry. Menteurs encore qui osent évoquer des pratiques vertueuses en exhibant aux regards crédules des vitrines du savoir faire écologique.
Tricheuse : cette holding GDE-Trafigura qui, comme à Amsterdam pour les déchets du Probo koala, préfère les stocker à vil prix (ou comment changer les déchets en or) faisant courir des risques au propriétaire, à sa famille, ses employés, à la ressource en eau. Rappelons que ce site était ouvert au public.
Pollueurs : ces dirigeants qui, utilisant les mêmes méthodes délétères qu’a Abidjan ont sciemment soustrait plus de 40 000 t de RBA qui devaient être stockées avec le maximum de sécurité et qui actuellement surajoutent de la pollution dans la nappe de Caen qui sert à l’alimentation de toute une région.
Cyniques : quand leur Directeur de l’Environnement déclare au journaliste : « si c’est nous, nous assumerons ». Le pauvre propriétaire voulant prouver l’origine des déchets en produisant les bordereaux, le dirigeant de GDE-Trafigura lui a répliqué « c’est pas la peine, j’ai les doubles ». Dans l’affaire d’Abidjan Eric de Turkeim dirigeant de Trafigura avait dit devant les journalistes d’Antenne 2 : « si on avait su, ces déchets on les aurait balancés en mer, même s’il avait fallu payer l’amende, cela nous aurait coûté beaucoup moins cher ».
Délinquants : ces dirigeants qui en violation de leurs certifications 9000 et 14001, des lois et de leurs arrêtés d’autorisation, déversent dans la nature des déchets toxiques dont ils connaissent parfaitement la dangerosité.
Fraudeurs : leurs dépôts illégaux échappait à l’acquittement de la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes) qui doit être versée à l’Etat pour aider les territoires à développer des structures de collecte de déchets et à résorber les décharges « orphelines ».
Et de rappeler le proverbe chinois selon lequel : « le Sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ».
Les services de l’état sont à leur corps défendant contraints de monter du doigt le dépôt de toxiques de Versainville, mais nous ne seront pas les imbéciles, nous regardons plus loin que le doigt pointé. Les mêmes dépôts existent à Soumont St Quentin pour des volumes qui pourraient en surprendre beaucoup. Pour s’en assurer, un simple exercice comptable digne d’un élève de CM1: « Une entreprise GDE-Trafigura collecte X milliers de tonnes de gravats et des papiers souillés (dixit le gérant de Soumont), elle les traite dans des classe III (comme à Soumont). Les bordereaux (particulièrement ceux d’Ecomine) délivrés à l’entreprise GDE font état de tonnages, beaucoup plus importants que les tonnages collectés».
X tonnes payés par GDE pour traitement = X tonnes facturés par GDE à ses clients.
S’il y en a moins de livrés que de collectés : ils seront « tombés du camion »
S’il y en a plus, ce plus, ce seront les RBA stockés à Soumont : CQFD.
« Il conviendra d’aller fouiner au siège même de l’entreprise pour dénicher les fines, les boues enfouies sur le site (nous possédons des documents photos) et des témoignages.
Enfin, nous serons vigilants sur les importations contrevenantes aux plans départementaux, de RBA venant de toute la France qui transitent illégalement à Rocquancourt et pour lesquels GDE-Trafigura demande par enquête publique une régularisation.
Nous dénonçons l’exposition de la population de Rocquancourt et particulièrement du hameau de Lorguichon aux pollutions par hydrocarbures et métaux lourds par voie aérienne. Sur les terrasses, dans les jardins, ces dépôts privent les habitants du droit de jouir de leur bien, ils doivent vivre cloitrés, stressés, redoutant la prochaine explosion et le prochain nuage toxique.
Non messieurs de la DRIRE, de la DDASS, du Service d’incendie, nous ne regarderons pas votre doigt qui nous ferait prendre un panache d’incendie pour un cumulus: Cette société a bien un fonctionnement quotidien « particulier » qu’il conviendra de prendre en compte. Comme à Versainville, vous ne pourrez éluder par une déclaration de principe les risques auxquels est exposée la population. L’Areu association de riverains vous a fait parvenir un cahier d’incidents, d’accidents et d’incendies qui vous contredisent. Nous exigeons une étude santé sur la population la plus exposée, des études de sol, d’air dans les maisons et à l’extérieur. A ce jour, quelles mesures d’inventaires aux fins de protection des personnes et des biens ont été mises en œuvre par vos services »… ?...
A l’heure où l’Europe du recyclage se met en marche, et si tout cela est ben vrai, ça fait tâche tout de même !… D’autant que la fédération des entreprises du recyclage, Federec, qui compte GDE parmi ses adhérents, pourrait bien prendre ombrage que de tels agissements soient de mise en son sein… Elle œuvre au quotidien pour convaincre les collectivités locales et autres industriels producteurs de déchets et/ou consommateurs de matières premières recyclées, du professionnalisme et de l’éthique dont font preuve ses adhérents. Et là pour le coup…