Ordures ménagères : opération propreté à Abidjan
La Banque mondiale et les autorités ivoiriennes ont procédé le mois dernier au lancement du volet Gestion des déchets solides du Projet d’urgence d’infrastructures urbaines mené par l’institution en Côte d’Ivoire. Dans les faits, l'"Opération ville propre" est une initiative étalée sur une période de 3 mois, qui permettra d’éliminer quelque 500 000 tonnes de déchets solides dans les 13 communes du District d’Abidjan, la capitale économique du pays. Coût total de ce projet : un peu plus de 9 millions d'euros...
Le principal objectif du projet est de renforcer la collecte, l’enlèvement et l’élimination des déchets solides ménagers dans la ville d’Abidjan afin de contribuer à améliorer la santé publique, ainsi que les conditions et le cadre de vie des habitants de la ville.
Le Président ivoirien, M. Laurent Gbagbo, a exhorté les Ivoiriens à être reconnaissant à l’égard de la Banque mondiale car le projet permet de financer certes l’élimination des déchets solides, mais aussi d’autres sous-secteurs importants tels que l’assainissement, l’alimentation en eau et la réhabilitation des voieries. "Il est inacceptable que la ville d’Abidjan, appelée la Perle des Lagunes soit aussi insalubre qu’elle l’est aujourd’hui", a-t-il déclaré.
Jusqu’en 1990, la collecte et l’élimination des OM (ordures ménagères) dans la ville d’Abidjan étaient assurées par une société privée, la SITAF. Après 2 années de mauvaise prestation de services, la responsabilité de gestion des déchets solides a été confiée à l’entreprise ASH en 1992. Cette entreprise n’étant pas parvenue à tenir ses engagements, l’Etat et les collectivités locales ont fait appel à des opérateurs privés pour fournir les prestations voulues. Le taux de collecte, qui se situait à 75% en 1989, est tombé à 65% en 2000, atteignant finalement à 46% en 2006.
Le secteur est caractérisé par l’absence d’une stratégie de financement durable, le manque de cohésion du cadre institutionnel et des systèmes inefficaces de pré-collecte, collecte, transfert, transport et élimination des déchets solides. Bref, tout cela représente des risques énormes pour la santé et l’environnement.
Cette initiative de gestion des déchets solides fait partie intégrante du Projet plus vaste d’urgence d’infrastructures urbaines. Grâce à un don d'environ 71 millions de dollars, celui-ci vise à soutenir l’actuel processus de redressement lancé par la Côte d’Ivoire, à travers la prestation d’urgence de services de base et d’infrastructures à la population urbaine. Le don accordé par la Banque mondiale contribuera à financer l’approvisionnement en eau des villes, l’assainissement urbain, la gestion des déchets solides, la réhabilitation des routes urbaines et les contrats municipaux.
Actuellement est en cours le chantier du premier centre d’enfouissement technique (Cet) dans le village de Kossihouen, à une quarantaine de kilomètres au nord d’Abidjan. Alternative à la décharge d'Akouédo, ce projet est financé par la société de ramassage des ordures ménagères Clean Bor CI. Le site s'étend sur une superficie de 100 ha. Le cet est équipé d'alvéoles et de géomembranes avec une unité de traitement des lixiviats. Chacune des alvéoles pourra recevoir 1.300.000 tonnes d’ordures. Par ailleurs, le Cet sera doté de bornes de détection de radioactivité. Un incinérateur pour les DASRI et les déchets dangereux, et une unité de compostage sont aussi prévus. |