OMR parisiennes : chaud devant !...
On le sait : le recyclage est un mode de traitement à privilégier. Malgré tout, il reste des déchets qui ne peuvent pas être réutilisés dans le cadre d'une filière de recyclage ou de réemploi. Pour ces OMR (Ordures Ménagères Résiduelles), la valorisation énergétique par incinération est une option intéressante en zone urbaine (le compostage restant quant à lui la solution idéale dans d'autres contextes ). En effet, ce mode de traitement mobilise peu de surface (à l'opposé de la mise en décharge) et produit une énergie locale directement utilisable sur place, tout en rendant possible l'extraction de sous-produits réutilisables (mâchefers, ferrailles)...
Prenons l'exemple du Syctom, le Syndicat intercommunal en charge de traiter et valoriser les déchets ménagers de 5,58 millions d'habitants dans 85 communes adhérentes de l'agglomération parisienne. Chaque jour, les collectes d'ordures ménagères résiduelles sont déversées dans les fosses de ses centres. Repris par des grappins, ces déchets sont déposés dans une trémie d'alimentation desservant les fours d'incinération.
Phase 2 : dans ces fours géants, les déchets sont brûlés à plus de 1 000°C. La combustion produit des fumées très chaudes qui réchauffent la chaudière et ses parois contenant de l'eau. Au contact de la chaleur, l'eau se transforme en vapeur, et celle-ci est envoyée vers un groupe turboalternateur (GTA). De son côté, la fumée, appauvrie de son énergie, est orientée vers des équipements de traitement afin d'y être purifiée.
Le GTA est composé d'une sorte d'hélice (turbine) et d'un alternateur : cet équipement permet de valoriser la vapeur selon le principe dit de "cogénération". Cela veut dire qu'une part de la vapeur est envoyée vers des immeubles (via le réseau de chauffage urbain) pour le chauffage et l'eau chaude, tandis qu'une autre part est projétée sur la turbine pour produire de l'électricité. En tournant sur elle-même, la turbine génère une énergie mécanique qui est transformée en énergie électrique grâce à l'alternateur.
Dernière étape : à l'issue de la combusition des déchets, les résidus d'incinération (mâchefers) sont récupérés. Dans les centres du Syctom, après en avoir extrait les métaux ferreux et non ferreux, ils sont acheminés par voie fluviale vers leur lieu de recyclage pour servir de matériaux de travaux publics (soubassement routier).
Fait notable : grâce à ce système de récupération de vapeur d'eau produite par la combustion des déchets, le Syndicat est en mesure d'alimenter en chauffage et eau chaude sanitaire l'équivalent de 300 000 logements de l'agglomération parisienne.