OM et radio-étiquettes : les nouveaux défis du recyclage
Les puces RFID (Radio Frequency IDentification) ou radio-étiquettes facilitent la gestion de la logistique. Cependant, étant intégrées dans les objets de consommation (pour permettre par exemple de les identifier), leur présence complique la gestion du recyclage des déchets ménagers. C'est à ce constat que sont parvenus l'Institut berlinois d'études de perspectives et d'évaluation technologique (IZT) et le Laboratoire fédéral d'essai sur les matériaux (Empa), dans le cadre d'une étude commandée par l'Office fédéral de l'Environnement allemand...
Les auteurs de cette étude intitulée "Influence des étiquettes RFID dans le traitement des déchets" estiment qu'en fonction des secteurs, entre 1 million et 1 milliard d'étiquettes seront mises en circulation dans les 15 prochaines années. Leur utilisation dans les billets de banque, les enveloppes, les emballages de produits alimentaires et les boissons jetables compteront parmi les applications les plus employées. L'Office fédéral de l'Environnement estime qu'il y aura, en 2020, 23 milliards d'étiquettes sur le territoire allemand. Aujourd'hui, 86 millions de ces étiquettes sont traitées avec les déchets résiduels, dont 20 millions sont directement issus des emballages.
Actuellement, au sein du système de recyclage, cette quantité n'est pas un problème. Cependant, 23 milliards d'étiquettes RFID dans les ordures ménagères (OM) pourraient poser problème et mettre le système de traitement des déchets face à de nouveaux défis. En effet, ces étiquettes sont composées de plusieurs éléments : la puce contient du silicium, des résines époxy et du nickel ; les antennes renferment de l'aluminium, du cuivre ou de l'argent ; les matières adhésives sont composées d'acrylate, et le substrat de PET (polyéthylène téréphtalate).
Suite au traitement de 23 milliards d'étiquettes, les quantités de cuivre, d'aluminium et d'argent dans le processus de recyclage devraient passer de 7 tonnes (en 2007) à 770 tonnes (en 2020). Problème : en ce qui concerne le verre, les scientifiques s'attendent par exemple à une "dégradation dramatique de la qualité du recyclage". En effet, par la refonte du verre utilisé, l'introduction de petites quantités d'aluminium et de silicium pourraient rendre le verre plus fragile ou en modifier la couleur. Par ailleurs, pendant le processus de recyclage, jusqu'à 2% des étiquettes ne pourront être retirés et les acrylates pourraient polluer les passoires et les obstruer.
Les auteurs de l'étude estiment donc que la qualité du recyclage actuel pourrait dès 2015 être menacée si aucune mesure de prévention n'est prise d'ici là. Ils revendiquent à ce sujet le développement d'un design écologique des étiquettes RFID : par exemple, il serait possible d'utiliser des micropuces polymères ne contenant pas de métal.