OM : débat sur les modalités de la taxation au poids
En Région Wallonne, la mise en place de la taxation des usagers en fonction de la quantité des ordures ménagères qu'ils produisent gagne du terrain. Ainsi, elle est en train de se généraliser en région liégeoise. Mais, certains désaccords font jour notamment en ce qui concerne le pourcentage de la part variable qui doit être appliqué au producteur de déchets ménagers...
Suite à la mise en place du nouveau décret wallon en janvier 2009 qui a pour objectif d'appliquer le principe du coût-vérité ( pollueur-payeur ), voir ancien rédactionnel, les professionnels se mobilisent pour mettre en place de meilleures pratiques en matière de gestion des déchets ménagers. C'est ainsi que l'intercommunale de traitement des déchets en région liégeoise, Intradel, qui gère un territoire de 72 communes et de près de 1 millions d'habitants propose à ses adhérents de mutualiser la collecte sélective et d'adopter un régime de taxation au poids. Un système de double conteneur à puces pour les déchets organiques et inorganiques permettra cette taxation au poids et ceci afin d'inciter le citoyen à diminuer sa production de déchets.
"Sur le plan opérationnel, ce projet est incontestablement une avancée, et nous avons contribué à sa conception", confirme l'écologiste Eric Jadot, président de la coordination provinciale. "Mais là où nous ne sommes plus d'accord, c'est au niveau de la tarification proposée, qui va à l'encontre du principe du pollueur-payeur" ajoute-t-il.
En effet, l'Intercommunale propose une tarification avec une partie fixe de 44 euros par habitant pour 90 kilos collectés et de 0,11 euro par kilo supplémentaire. "Sur base de l'objectif final de 130 kilos par an et par habitant, cela voudrait dire qu'il en coûterait 45,88 euros dont 44 euros, soit 96%, de part forfaitaire", constate le député wallon Bernard Wesphael.
"Cela va complètement à l'encontre de l'objectif qui est de responsabiliser les gens et de faire payer plus ceux qui polluent plus. Les communes qui sont arrivées à diminuer le nombre de déchets produits à 130 kilos par an et habitant y sont parvenues parce que la part forfaitaire n'était que de 50% du coût payé: c'est incitant! " précise le responsable politique.
Du coup, le parti écologiste, Ecolo, propose que les communes qui adhèrent à ce système aient la liberté de fixer le montant de la taxe forfaitaire fixe, et celui de la part variable en fonction de ce qu'elles auront à payer à Intradel. "Intradel doit se concentrer sur l'organisation des collectes et des nouveaux modes de traitement et renoncer à imposer une tarification qui a beaucoup d'effets pervers". Les écologistes demandent aussi que pour inciter la pratique du compostage, ceux qui le pratiquent , obtiennent une réduction.
à suivre...