Norme compostage : la FNCC promet une fin d'année houleuse...

La Fédération nationale des collectivités de compostage verrait-elle "rouge" suite aux récentes évolutions de la norme NF U44-051, dédiée à un amendement organique "vert"!? Peut être bien... Lors de sa dernière réunion (29 Août), la commission DSM (Désignation-Spécification-Marquage) du BNFERTI a validé 2 amendements à la norme NF U44-051 ; si le premier concerne l’intégration des écumes de sucre de cannes dans la norme et impacte uniquement les Territoires d’Outre-Mer, le second a profondément modifié les seuils limites pour le métal rouge et le Zinc. Ce qui n'est pas pour plaire aux collectivités rassemblées au sein de la FNCC... 

A l’opposé des demandes du MTES qui sollicite des seuils d’ETM proches de ceux qui avaient été proposés par l’Europe dans le cadre de la sortie de statut de déchets des composts (End of Waste), la commission a validé la demande du Ministère de l’Agriculture et a fixé les nouveaux seuils à 500 mg/kg MS pour le Cuivre et à 1000 mg/kg MS pour le Zinc.
Ce n'est pas tout : pour les produits dont la teneur en cuivre sont supérieurs au seuil de 300 mg/kg MS, la mention suivante doit apparaitre: " Produit dont la teneur en cuivre est comprise entre 300mg et 500 mg/kg MS". Pour les produits dont la teneur en zinc sont supérieurs au seuil de 600 mg/kg MS, la mention suivante doit apparaitre: " Produit dont la teneur en zinc est comprise entre 600mg et 1000 mg/kg MS"



C’est une différence que l’on ne peut tolérer, car il ouvre une concurrence importante, d’autant que les agriculteurs vont devenir des producteurs « extérieurs » sans avoir les obligations que nous subissons (Autorisation ICPE et autres joyeusetés).

Comment peut-on nous faire croire que quand il y a 900 mg de Zn dans un composts, cela doit attirer notre vigilance, mais quand il y a 1100 mg dans un digestat, rien n’est important ?
Il ne peut y avoir 2 poids - 2 mesures quand il s’agit de retour au sol de la matière organique.
Gageons que nous saurons nous faire entendre sur cette situation par trop étonnante et qu’une modification du cahier des charges sera engagée rapidement.

Modification des critères microbiologiques :
L’avenant propose également de remplacer la recherche des œufs d’helminthes (que nous ne trouvions jamais) par la recherche d’E-Coli ou d’entérocoques.

Ce n’est que partie remise !
Par ailleurs le MTES a sollicité des modifications de la liste des intrants dans le tableau 5, cherchant, par ce moyen, à interdire tout ajout de produits autre que les déchets des ménages, dans les unités de tri-compostage.
C’est sûrement à leurs yeux, le meilleur moyen de tuer notre filière.
Si l’on y ajoute la volonté de faire revoir TOUS les seuils de la norme (ETM, impuretés et HAP), pour « les rendre cohérents avec la réglementation européenne » (qui n’existe pas), nous avons là tous les ingrédients d’une attaque dogmatique contre une filière qui participe, pourtant, de manière dynamique, à l’atteinte des objectifs de valorisation organique fixés par les textes.
Voilà une fin d’année 2017 qui s’annonce houleuse !!!!!

