Non ferreux : de l’importance du recyclage dans nos contrées…
Depuis quelque temps, les métaux font régulièrement la Une en raison du nombre des vols répertoriés. Ce qui a tendance à occulter l’économie du recyclage…Or, dans ce domaine, une chose est sûre : les métaux de récupération constituent une mine essentielle pour l’industrie. Si on ajoute à cela que leur recyclage favorise une excellente gestion énergétique, avec à la clé un bénéfice environnemental conséquent, on comprendra pourquoi ce mode de production coule de source…
Bon nombre d’experts reconnaissent que la performance environnementale en matière de raffinage, de collecte, de récupération et de transformation des métaux non ferreux a gagnée en efficacité au cours des 5 dernières années.
Le recyclage des déchets métalliques est l’un des éléments les plus importants de la compétitivité du secteur de l’industrie…
Il ne faut pas oublier que l’Europe ne dispose que de ressources limitées en matières premières et en énergie.
L’industrie a donc tout intérêt à recycler les déchets ferreux et non ferreux pour ses opérations de raffinage et de transformation.
De fait, 70% de la production de plomb raffiné, 65% de celle de l’aluminium et 35% de celle du cuivre raffiné proviennent aujourd’hui des déchets métalliques…
L’Union Européenne est devenue le principal importateur de métaux raffinés non ferreux. A contrario, la Chine, la Russie, le Chili et l’Australie en sont les plus gros exportateurs vers nos contrées. De plus, l’industrie s’inquiète de certaines pratiques de pays émergents qui mettent en place des politiques de restrictions aux exportations de déchets métalliques tout en favorisant, en même temps, leurs importations de matières métalliques.
« En ce qui concerne les déchets d’aluminium et de cuivre, l’Europe, et en première ligne la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne doivent faire face à d’importantes réductions des importations des non ferreux. Le déséquilibre qui en découle, se développe », explique le dirigeant de Fournier métaux, Jérôme Fournier.
Il ne faut pas négliger les facteurs déterminants des programmes d’investissements des producteurs de métaux non ferreux. De nombreuses unités de raffinage du cuivre ont fermé pour approvisionnement insuffisant en déchets de cuivre, tandis que l’industrie de l’alu n’a pas investi en capacités de production au cours de ces 20 dernières années…
Dans un autre registre, les coûts environnementaux et sociaux sont un facteur influant sur les projets d’investissements sur les non ferreux.
Bref. Tout mis bout à bout, le bénéfice environnemental total du recyclage d’une tonne d’alu s’élève à 2 200 euros la tonne. Il provient essentiellement de l’économie de ressources énergétiques nécessaires pour la production d’alu primaire. A titre comparatif, le cours de l’alu neuf LME tourne autour des 1 500 euros la tonne.
Certains analystes persistent dans leurs prévisions d’une évolution à la baisse des cours mais les études de marché ciblées sur les besoins en métaux non ferreux montrent l’importance du manque de matières premières en Europe.
Il serait donc normal que les cours des non ferreux progressent et que leurs hausses ne soient plus considérées comme temporaires mais qu’elles résultent d’une logique d’économie énergétique de production et non plus seulement basées sur l’offre et la demande sur le marché européen.
« Certes, nos fournisseurs de déchets métaux sont de plus en plus affûtés sur les prix et l’existence de la concurrence au sein de notre profession, mais le marché des non ferreux a encore de belles perspectives de progression. Les prix des matières premières ne doivent pas être tirés vers le bas à la vente alors que la demande et les besoins sont de plus en plus pressants », ajoute le chef d’entreprise.