Nimby en Algérie : Quand la décharge fait parler de Tiaret

Le 27/04/2005 à 12:21  

Nimby en Algérie : Quand la décharge fait parler de Tiaret
Ville de tiaret en Algérie Les hautes plaines avec ses mers de blé, ses montagnes et son espace infini demeure un lieu d'inspiration de bien des poètes. Au centre de ce tableau qui rappelle celui d’un Van Gogh dans toute sa splendeur, se dresse Tiaret, Tahert, la lionne. Petite ville aux charmes discrets, Capitale des Rostemides, fondée en 787 qui se distingue surtout par l'étonnante diversité des choses qui la composent, tant sur le plan architectural, culturel qu'humain. C'est justement cet aspect là qui rend Tiaret unique. Pour l’heure, les citoyens râlent…, principalement ceux habitant aux alentours de la cité Mohamed Djahlene, qui se plaignent du choix fait par la direction de l’environnement concernant l’implantation d’une décharge à proximité de leurs habitations…

Ce projet risquerait, selon leurs témoignages, « d’aggraver la situation en terme de pollution dans une ville d’ores et déjà « infestée » par plus de 136 décharges sauvages ». Le projet, comme l’a expliqué M. Mekakia, inspecteur de l’environnement, devant le mouvement associatif local, « est destiné à la collecte et au tri de certains produits comme le verre, le carton et le plastique (…). Ces déchets triés seront récupérés par des entreprises privées afin d’être recyclés. Ce projet serait, à ses dires, créateur d’emplois et fait partie du plan directeur arrêté, après étude, en vertu de la loi du 12/12/2001 relative à la gestion, au contrôle et à la lutte contre les décharges sauvages ».

Concrètement, ce plan s’articule autour du nouveau centre d’enfouissement technique intercommunal réalisé à quelques pas de la ville de Tiaret, mais qui englobe les communes de Mellakou, Sougueur et Aïn Bouchekif.

Les protestataires qui ont eu à s’entretenir avec M. Mekakia, refusent de souscrire à cette initiative « qui est loin de constituer une priorité ».

Il semblerait que les habitants concernés aient été confortés dans leurs craintes en enregistrant la montée au créneau de l’APC (l'Assemblée populaire communale, la mairie), qui dit réserver son appréciation jusqu’à établissement d’une enquête « commodo-incommodo », car il s’agit, selon un élu, d’un établissement classé. Tiaret, ville importante qui compte près de 250 000 habitants, croule sous l’effet d’un tissu urbain déstructuré et génère plus de 30% des 170 000 tonnes de déchets annuelles que le nouveau centre tarde à prendre en charge malgré l’instruction du wali pour son ouverture.