New-York met le cap sur l'objectif zéro déchet...

Le 23/04/2015 à 20:13  

New-York met le cap sur l'objectif zéro déchet...

vers le zéro déchet Voilà une déclaration qui n'est pas sans intérêt pour Zero Waste France qui escompte que cette annonce incitera des villes françaises à se fixer des objectifs ambitieux en la matière. Pour l'association, l'affaire est entendue : les exemples américains et européens démontrent qu’il est possible d’atteindre des niveaux de réduction de déchets et des taux de recyclage importants en moins de 10 ans (1), même à l’échelle de grandes mégalopoles soumises à des contraintes spécifiques...
A l’occasion de la journée de la Terre, le maire de la ville de New York, Bill De Blasio, a annoncé sa volonté de  réduire les déchets produits par la ville de 90% d’ici 2030. La défi ne manque pas d'être audacieux, ne serait ce que parce que pour cette cette métropole de plus de 8,5 millions d’habitants, cela imposera de détourner environ 3 millions de tonnes de déchets des flux actuellement envoyés dans des incinérateurs et des décharges, des installations très éloignées de la ville. Il va de soi qu'un programme de mesures pour réduire les déchets des habitants et des commerçants, améliorer le recyclage et collecter les déchets organiques, accompagne cette déclaration, avec un budget consacré à la mise en oeuvre de la démarche qui sera dévoilà au cours de ces prochaines semaines.

Après San Francisco et Seattle, c’est donc une autre ville emblématique américaine qui se lance dans le "Zero Waste". Pour l'antenne française de l'association, "cette annonce doit mener d’autres villes françaises à se fixer des objectifs ambitieux" dans ce domaine (voir aussi Le Zero Déchet s'invite dans les débats aux Municipales). "Les exemples américains et européens démontrent qu’il est possible d’atteindre des niveaux de réduction de déchets et des taux de recyclage importants en moins de 10 ans, même à l’échelle de grandes mégalopoles soumises à des contraintes spécifiques", n'a pas manqué de réagir Laura Chatel, chargée du programme “Territoires Zero Waste” de l’association.

A cela s'ajoute que la déclaration du maire de New York fait écho à l’impact global très positif des démarches du même type, qui ont été menées sur d’autres territoires, lesquelle constituent une sorte de "levier pour lutter contre la pauvreté et le chômage et réduire à terme les coûts de gestion des déchets pour la collectivité". En effet, en Europe, les politiques de réduction à la source et de recyclage menées par plusieurs villes se sont révélées bien plus créatrices d’ emplois que l’activité traditionnelle d’élimination des déchets (création nette d’emplois et retombées positives pour certains secteurs économiques locaux) (2). Le coût de gestion des déchets y est par ailleurs maîtrisé. La province de Trévise, qui fait figure de "championne" européenne, gère ainsi ses déchets pour un coût deux fois moins élevé que dans le reste de l’Italie (140€/hbt/an contre 280€ en moyenne).
Plusieurs succès de terrain, des retombées très positives attendues pour les territoires... suffiront-ils à convaincre nos collectivités de s’engager dans des démarches du même ordre??? La question est posée.
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(1) Taux de recyclage de 80% à San Fransisco, 82% à Capannori, plus de 78% à Guipuzcoa...
(2) Le Bureau européen de l'environnement estime qu'en Europe, 260 000 emplois pourraient être créer uniquement dans le secteur du réemploi du mobilier et du textile entre 2014 et 2024.