Naufrage du Luno : les associations voient rouge

Le 06/02/2014 à 16:36  

Naufrage du Luno : les associations voient rouge
 Ce mercredi, le Luno, un cargo battant pavillon espagnol, s’est brisé sur la Côte Basque à Anglet (France) suite à une avarie électrique. Un membre de l’équipage a été blessé. Le navire a déversé en mer du gasoil de propulsion, mais l’accident aurait pu être beaucoup plus grave, si le navire avait été chargé de produits chimiques ou si la soute contenant le fioul de propulsion du navire avait été pleine...

 Dans un communiqué, Surfrider Foundation Europe et la CRPM (Conférence des Régions Périphériques Maritimes) tiennent à exprimer leur soutien envers l’équipage et à saluer le travail de secours, notamment des pilotes, et de toutes les autorités et acteurs mobilisés. Selon Frédéric Cuvillier (Ministre français délégué aux transports), les risques de pollution massive sont à priori écartés. Cependant, les 2 associations refusent de minimiser cet accident car il y aura inévitablement des conséquences sur l'environnement marin et a interpellé le Ministre pour lui rappeler l’importance d’intégrer les questions liées au transport maritime à la prochaine Conférence environnementale.

 "A quelques mois des élections du Parlement européen et du renouvellement de la Commission européenne, cet accident montre que le risque zéro n’existe pas. Sans préjuger de l’analyse de causes de l’accident du Luno, il est nécessaire de renforcer de manière continue, aux niveaux international et européen, les pratiques et les règles visant à protéger les gens de mer, les acteurs économiques, les territoires maritimes et côtiers, et l’environnement", a déclaré Annika Annerby Jansson, Présidente de la CRPM.

 Les 2 associations redemandent donc une fois de plus le respect des règlementations existantes, dont le paquet Erika III dans tous les Etats Membres de l’UE et, lorsque cela est nécessaire, l’adoption de nouvelles règlementations au niveau international et au niveau européen, à travers un paquet Erika IV. Surfrider milite depuis 20 ans en ce sens et a proposé 45 mesures dans son Livre blanc pour des mers et des océans plus sûrs, publié le 12 décembre 2013. L’idée d’un paquet Erika IV, que la CRPM avait déjà formulée en 2011, est au cœur de son agenda maritime.

 

 Pour les 2 organisations d’envergure européenne, il est aujourd’hui nécessaire de renforcer la prévention et la capacité d’intervention au secours des navires. "Ceci implique, aux niveaux international et européen, de nouvelles initiatives, concernant les pollutions chimiques, la perte des conteneurs, la mise en place de lieux de refuge, et le renforcement de la coordination de la fonction garde côte là où les moyens de remorquage et de secours peuvent manquer en Europe. Après les accidents, il est aussi nécessaire de mieux réparer les pollutions, notamment sous l’angle des compensations du préjudice écologique", indique Antidia Citores, Coordinatrice Lobbying et Droit Environnement pour Surfrider.