Narbonne officialise la collecte automatisée des déchets
Pionnière en France, la ville de Narbonne a lancé à la fin de la semaine dernière, le premier chantier de construction d'un terminal de collecte et d'évacuation de déchets par réseau souterrain en France. Ce dernier desservira une ZAC de 13 ha située en bordure du canal de la Robine, classé avec le canal du Midi au patrimoine mondial de l'humanité : la collecte pneumatique des déchets ne fait pas dans la demi-mesure...
Le système, qui s'adressera aux futurs habitants des 650 logements, comprendra 62 points de collecte reliés à un réseau de canalisations enterré de 1,5 km. Les déchets, répartis en trois fractions (emballages, papiers-cartons et déchets non recyclables) seront momentanément stockés dans des chutes, puis aspirés périodiquement à travers les conduites souterraines vers le terminal de collecte. Ce système sous vide et entièrement clos, supprime les mauvaises odeurs, les locaux à poubelles peu hygiéniques et la présence de bacs dans la rue.
C'est l'entreprise suédoise Envac, pionnière depuis 1961 dans cette technologie, qui pilotera le projet audois, opérationnel dans un an. Envac a déjà équipé une centaine de collectivités dont Barcelone (Espagne), le centre historique de Copenhague (Danemark) ou l'aéroport de Kuala Lumpur (Malaisie),
Cette collecte par réseau souterrain, appelée à s'étendre à d'autres quartiers de Narbonne, mettra fin aux nuisances sonores ou olfactives des ramassages par camions.
Depuis 2003, Narbonne donne la priorité au développement durable. Ainsi la ZAC du Théâtre a pour vocation de tendre vers le zéro dégagement de CO2, en utilisant notamment la biomasse, le solaire photovoltaïque et/ou thermique, la récupération des eaux pluviales ou résiduaires et le transport non polluant. « La grande originalité sera de mettre en oeuvre un nouvel art de vivre dans un quartier qui aura été dessiné par ses futurs habitants où l’homme, toutes générations confondues redeviendra la référence », promet le maire de Narbonne, Michel Poynier.
Le coût du projet est de 5 millions d'euros pour une capacité de traitement de 650 tonnes/an. Selon la mairie, fortement impliquée dans ce projet, son développement représentera 2 000 à 3 000 euros par logement mais « permettra une baisse "significative" du montant de la taxe de collecte des ordures ».
Pour cette dernière, cet équipement ne constitue qu’une première étape. Le terminal de collecte, d’une surface au sol de 625 m2, est dimensionné pour desservir ultérieurement le centre historique et le quartier de la sous-préfecture.