Encore une fois, un site de dépollution et de broyage de véhicules hors d'usage est victime d'un incendie. Cette fois-ci, il s'agit de l'unité appartenant et gérée par le groupe Derichebourg à Cheviré. Heureusement, il n'y a pas eu de victimes et seuls des dégâts matériels sont à constater. Mais, ce nouvel incident, pose toujours la question de la sécurité et de la localisation géographique de ce type d'activités. Or, la question même si elle est plus délicate qu'il y paraît, mérite une réelle évolution des pratiques des professionnels pour y remédier. D'autant plus que chaque incendie suscite une méfiance puis une opposition grandissantes de la part de collectifs de citoyens qui réclament une autre manière de dépolluer et de recycler...
Cela est quelque peu paradoxal... Le site de dépollution de Derichebourg à Cheviré pourrait bien polluer via les fumées émises suite à l'incendie dont il a été victime samedi dernier. Tel est l'un des arguments développé par le collectif de citoyens de Rezé et de Trentemoult, l'asssociation Roche Maurice La Janvraie qui ont ouvert un blog au titre de pasresponsables, depuis cet incendie de samedi.
Le feu s'est déclaré dans le stock de carcasses automobiles samedi après-midi. Il aura fallu plus de 70 sapeurs- pompiers pour venir à bout de l'incendie qui a été maîtrisé dans la journée du dimanche. Le commandant Yves Giraud a rassuré la population en déclarant que les fumées émises ne sont pas toxiques. Mais, cet avis n'est pas partagé par le collectif de citoyens qui rappelle que la population a été exposée pendant tout l'après-midi à un épais nuage de fumées. Il indique aussi, s'appuyant sur une déclaration des pompiers, que le niveau des stocks était élevé, ce qui ne serait pas conforme aux engagements du dossier d'exploitation. En réponse, le responsable du site a déclaré que les normes étaient respectées.
" Certes, les vehicules sont dépollués : les contenants des fluides (freins, huile, gas oil climatisation) sont vidés, mais les contenants restent dans la carcasse et quand la carcasse brûle avec toutes ses peintures et ses plastiques... Vaut mieux pas respirer ! " affirme le collectif. "Les produits toxiques sont issus de la combustion des plastiques de tableaux de bords, des résidus de liquide de frein" ajoute-t-il.
Et pourtant, le rôle de ces chantiers de dépollution et de recyclage est non seulement utile mais nécessaire pour des agglomérations comme celles de Nantes. Maintenant, la question de la proximité de ces installations avec la population, et du coup celle de leur capacité de traitement restent posées tant que les professionnels n'évitent pas les explosions, les incendies et apportent des assurances aux citoyens. Or, à cet égard, la réponse se situe aussi au niveau des critères de gestion de ces sites, car les solutions en matière de dépollution, de broyage mais aussi en termes de pré-broyage, de protection sonore, de tri existent. Alors, peut-être que, bien souvent, le problème vient tout simplement de la gestion des flux, voire de la gestion humaine sur ces sites industriels.