MNU : 1600 tonnes de cartons incinérées
« Les médicaments sont utiles, ne les rendons pas nuisibles ». Ce slogan on ne peut plus parlant, a permis au réseau Cyclamed, de sensibiliser et de fidéliser la population à l’idée du tri des médicaments périmés ou non utilisés. L’an dernier, ce sont 12 056 tonnes de gélules, de sirop et autres pommades qui ont été collectées dans les pharmacies…
Les DASRI sont exclus du système, de la même manière que les produits de para pharmacie et les médicaments vétérinaires (ces derniers sont rarement rapportés en pharmacies puisque les vétos vendent les médicaments en direct, à leurs clients et à la juste dose ; pour cette même raison, on ne les retrouve pas non plus dans les DASRI).
Selon un sondage BVA, 80 % des Français déclarent rapporter leurs médicaments usagers à leur pharmacien soit 16% de plus qu'il y a 5 ans, et 69 % d’entre eux le font de manière systématique ; ce sont aussi les plus de 50 ans (87 %), les femmes (86 %), les personnes habitant des agglomérations de moins de 20 000 habitants (91%) et ceux de l’ouest de la France (87 %) qui jouent le mieux le jeu.
Autre constat : l'intérêt du dispositif est de mieux en mieux compris : pour plus de 90 % des personnes interrogées, il évite que les médicaments finissent dans les décharges ou polluent l'eau (la pollution de l’eau au médicament n’est pas une mince affaire puisque qu’on a constaté que des poissons qui changent de sexe dans le Rhône à cause des résidus de pilule dans l'eau), tandis que 84 % considèrent qu'il limite les risques d'intoxication au sein du foyer.
Les résultats de collectes sont bons, mais restent des efforts à faire : la collecte des médicaments non utilisés a en effet continué de progresser l'an dernier avec 15 465 tonnes (tonnage global valorisé) alors que les ventes de médicaments ont, elles, légèrement baissé, a indiqué Cyclamed, en charge de l’organisation de la récupération de ces médicaments, récupérés par les pharmacies (22 366 officines) puis regroupés par les grossistes répartiteurs, avant d'être éliminés, via 55 incinérateurs avec valorisation énergétique.
« Après une progression de 3,2% en 2013 sur un an, la collecte a encore grimpé d’un cran (+1,7%) en 2014, tandis que le nombre de boîtes de médicaments vendues en officine a baissé de 1,2% l’an dernier (déremboursements de nombreux médicaments cumulé à des prescriptions moins longues de la part des médecins) : le gisement était de l’ordre de 19 200 tonnes en 2014 (contre 23 300 tonnes en 2012, tandis que le tonnage de MNU étaient de l’ordre de 12 056 tonnes contre 11 309 tonnes en 2012). Ces données « montrent incontestablement la meilleure implication des patients dans le retour des médicaments non utilisés vers les officines et la prise de conscience de tous les acteurs pour un meilleur usage du médicament », a d’ailleurs indiqué Thierry Moreau Defarges, président de Cyclamed, précisant que la « collecte avait régulièrement progressé au cours des dix dernières années alors que le nombre de boîtes vendues est passé de 3,1 milliards en 2005 à moins de 2,9 milliards en 2014 ». Autre constat, « le gisement de MNU au sein des foyers affiche -18% en moyenne, depuis 2012 », se réjouit le staff de Cyclamed. Voir également Un nouveau carton pour la collecte des MNU
Dans un autre registre, on nous indiquait que les trois régions les plus performantes « en termes de quantités de médicaments rapportés en pharmacie sont le Limousin (333 grammes par habitant), la Picardie (246 grammes) et la Bourgogne (230 g) », mais aussi que trois autres région progressent sensiblement (c’est à dure davantage que la moyenne) : l'Auvergne (+6%), la région PACA (+5%) et l'Aquitaine (+4%). « Cyclamed en 2014, a atteint un taux de 63% du gisement qu’il doit récolter ; le taux de 2013 était en effet de 61,7% et rappelons qu’en 2009, notre taux de collecte se situent à 44,9% », précise Thierry Moreau Defarges qui rappelle aussi « la France est le premier pays à avoir créé un éco-organisme dédié à la collecte des MNU », que « des pays comme La Roumanie ou encore la Tunisie ont interrogé Cyclamed quand au fonctionnement de la structure pour s’en inspirer à terme, sur leur territoire », mais également que la Belgique et l’Espagne, « qui disposent de beaucoup moins de pharmacies que la France, ont d’ores et déjà des circuits de collecte qui fonctionnement bien ».
Il reste dommage qu’avec un éco-organisme dédié aux déchets d’emballages, qui consacre des budgets très importants pour convaincre les habitants de les trier correctement et de manière maximale, on n’ait pas communiqué sur l’inutilité de rapporter les boites en carton chez le pharmacien : ces dernières (portant pourtant le Point Vert) sont donc incinérées, 1 600 tonnes en 2014, alors même que l’on nous explique de longue date qu’il faut éviter au carton de partir en fumée…