La méthanisation s'était invitée dans les débats du projet de loi "Energie Climat" via un amendement visant à limiter l'alimentation des méthaniseurs par des cultures, en toute saison. "Celui-ci n'a pas été voté alors même que, en cette période de sécheresse, la tension sur les fourrages est dramatique", dénonce la Confédération paysanne...
Pour le Syndicat agricole, les avantages de la méthanisation sont loin d'être avérés, mais les dérives seraient déjà bien présentes : détournement de l'usage alimentaire des terres, accaparement des subventions publiques, spéculation foncière, pollutions, épuisement de la matière organique des sols...
"Une unité de méthanisation a besoin de matières carbonées pour être rentable. Celles-ci proviennent notamment des cultures, qu'elles soient principales ou intermédiaires (CIVE), et des prairies. Or, les alertes sur le sujet sont nombreuses ! Ici un entrepreneur presse et achète la paille à un prix plus élevé que celui auquel les éleveurs et les éleveuses l'achetaient. Là du maïs vendu à 3.000 euros l'hectare sur pied ou encore des exploitations céréalières qui vendent la moitié de leur récolte à des fins de méthanisation", tempête la Confédération paysanne.
En pleine période de sécheresse, le Syndicat demande que les approvisionnements des méthaniseurs avec du fourrage soient interdits. "Par ailleurs, en toute saison, les modalités d'alimentation des méthaniseurs avec des cultures en général doivent aussi très rapidement être revues. La réglementation actuelle provoque des détournements d'usage des terres importants, une forte concurrence entre énergie et alimentation, une mise en danger de l'élevage et une spéculation foncière", ajoute la Confédération paysanne.