Méthanisation : vers de petites unités qui feront le maxi?
L’Ademe est évidemment sur le coup : l’agence soutient un certain nombre de projets dont celui de Forbach piloté par le Sydeme…
Question respect du Grenelle, il semblerait que le taux de valorisation des emballages ne soit pas mauvais et celui des déchets ordinaires (objectif 35%) bien engagé.
Pour ce qui est de la valorisation des déchets fermentescibles, on n’est pas dans les choux, mais l’Ademe rappelle à qui veut l’entendre qu’on pourrait mieux faire. « Nous ne valorisons pas suffisamment ce qui pourrait être valorisé énergétiquement dans les déchets. L’objectif est de réduire le fermentescible, et de favoriser le compostage : ce qui est compostable doit être composté ! ».
Message reçu. C’est ainsi qu’en Lorraine, l’agence soutient le développement de la méthanisation des biodéchets, des effluents d’élevage et des boues de station d’épuration, afin de produire de l’énergie sur son territoire. Et le constat est là : il parait que la réalisation portée par le Sydeme, en Moselle-Est, assure la production de l’énergie nécessaire aux transports en commun et camions de collecte.
Une station construite par GNVert (Gaz naturel véhicule) à l’usage des habitants, de la collectivité et des professionnels est sous les feux des projecteurs locaux… Le Sydeme qui sera l’un des principaux clients de cette structure en profite pour changer sa flotte de véhicules pour passer à une carburation GNV (gaz naturel véhicule comprimé à 200 bars) : sont concernés par cette nouvelle source d’approvisionnement en carburant, 12 tracteurs 44 tonnes, 10 porteurs de 44 tonnes, 3 bennes à ordures ménagères de collecte pour biodéchets, 7 véhicules utilitaires. Le GNV utilisé proviendra de l’usine Methavalor (méthanisation des biodéchets ménagers du territoire).
L’Ademe a également apporté des aides à la création de petites unités de méthanisation, notamment dans le monde agricole.
Il est vrai que le process de méthanisation (production de méthane à partir d'effluents mélangés ou non à des déchets verts et/ou graisseux), permet à l'exploitation agricole, l’obtention d’un combustible renouvelable destiné à approvisionner un cogénérateur et produire de l'électricité. On dénombrerait à ce jour 60 méthaniseurs agricoles en France, pour une puissance installée moyenne de 190 kwe selon l'Ademe ; près de 80 projets bien avancés.
Cela étant, on fait de plus en plus souvent état d’une autre façon de voir, à savoir la micro-méthanisation. « Bert, un procédé allemand développé par la société Bio4gas pourrait en effet, s’installer dans le paysage ». Pour le gérant de cette filiale allemande, Olivier Rebaud, « le potentiel est impressionnant: de l'ordre de 3000 méthaniseurs à terme, dont 60 % en Bretagne, si notre moteur expérimental produit effectivement plus d'électricité que de chaleur ».
Pour l’heure, on compte ces petits modèles sur les doigts d'une main. Cela étant, aux dires de Aile, association dédiée aux énergies renouvelables dans l'Ouest, la demande est forte parce que « la micro-méthanisation permet, dans le cas de Bio4gas, de s'affranchir des déchets verts et de ne travailler que sur les lisiers de l'exploitation », avec en conséquence, une plus grande autonomie, à la clé, ce qui constitue un sacré avantage s’il en est…
La première installation dans le genre sera mise en service dans quelques semaines, en octobre, dans l'Ain. Le rendez-vous est d'importance car ce n'est qu'une fois ce procédé autrichien validé, qu'il pourra être éventuellement aidé par l'Ademe, afin d'être dupliqué ailleurs en France...