
Le courant marin les amène, quand sur terre, il est question de transformer les algues sargasses en énergie ; tel est le projet à l'étude en Guadeloupe puisque récemment, le Syndicat Mixte d'électricité de la Guadeloupe (ou Sy.MEG) a confirmé son engagement en faveur du biogaz. Pour l'accompagner dans cette démarche, le syndicat a choisi Evergaz, opérateur intégré du biogaz en France.
Elles sont reconnaissables entre toutes, les sargasses : elles dérivent en bancs (qui vont jusqu'à 500 kilomètres de long, parfois), puis atterissent en couches épaisses, parce qu'elles butent contre un littoral. Bloquées là, elles forment de véritables tapis (épais) de 50 à 100 mètres de large. Une fois échouées dans les lagons, les fonds de baies et les ports où elles empêchent la navigation, elles commencent à pourrir et dégagent l’odeur d’œuf pourri caractéristique de l’hydrogène sulfuré (H2S) : les proliférations d’algues brunes des Antilles n’ont rien à envier à leurs cousines vertes qui sévissent de l’autre côté de l’Atlantique... En Guadeloupe, cette sinistrose a débuté en 2011, de manière saisonnière d'abord, plus de manière plus répétitive. Aujourd'hui, l'île (mais d'autres aussi, dans l'arc caribéen, comme la Martinique) ne connait plus de répit.L'algue sargasse est une plaie!

Quant aux dégâts sur l’écosystème marin, on n’en connaît pas encore l’ampleur. Ce qui est sûr, c'est qu'en mer, les bancs d’algues favorisent la concentration de poissons, notamment des poissons lions juvéniles, une espèce invasive extrêmement destructrice qui dévore tout sur son passage. Une fois agglutinés contre les littoraux, les amas d’algues privent en outre de lumière coraux, herbiers, éponges, faune côtière, empêchant notamment la ponte des tortues.
Mais ce n'est pas tout : l’hydrogène sulfuré dégagé par les algues en décomposition corrode les appareils électriques et électroniques. Les médias locaux se font l’écho des témoignages dépités ou furieux d’habitants installés en bord de plage qui ont perdu tout leur matériel électroménager.
En mai dernier, le préfet de région s’est décidé à organiser une réunion de crise avec les élus locaux, à Basse-Terre. Un fonds d’au moins un million d’euros devrait être débloqué pour venir en aide aux communes chargées d’assurer le ramassage de ces centaines et, plus vraisemblablement, milliers de tonnes d’algues flottantes qui s’abattent en une année sur le rivage de chaque île des Caraïbes.

Pour mémoire, créé en 2008 sous le nom d'Holding Verte, Evergaz est un développeur-investisseur français qui accompagne les agriculteurs, les industriels et les collectivités dans le développement, le financement et l'exploitation d'unités de méthanisation. Evergaz détient et exploite plusieurs unités de méthanisation en France et capitalise sur le retour d'exploitation pour développer de nouveaux projets créateurs de valeur pour ses partenaires et leurs territoires. Engagé au service du développement de la filière française de la méthanisation, Evergaz est membre fondateur de Biogaz Vallée®.

La prochaine étape est la mise en place d'un projet pilote afin de tester pendant un an le processus de méthanisation et de vérifier les quantités de sargasse pouvant être traitées chaque année dans l'unité de méthanisation.
Afin de sensibiliser les habitants de l'île aux avantages du biogaz et expliquer les résultats de cette première étude, des panneaux grands publics sont exposés par le Sy.MEG les 5, 6, 7 Novembre, pour la douzième édition de la Semaine de l'Environnement.

En tant qu'actionnaire de la SEM, Evergaz accompagnera la Guadeloupe dans l'ingénierie technique, administrative et financière liée à la valorisation du biogaz issu des déchets organiques et des boues d'épuration en Guadeloupe.
