Méthanisation : l'herbe fauchée devient énergie

Le 02/05/2016 à 19:06  
Méthanisation : l’herbe fauchée devient énergie
 Dans le cadre de la transition énergétique et de sa responsabilité sociétale d’organisme public, la Direction Interdépartementale des Routes (DIR) Ouest participe à la recherche de solutions énergétiques alternatives aux énergies fossiles. En 2015, elle a lancé une expérimentation de fauchage aux environs de Loudéac, sur la RN 164 : l'herbe des bords de route, plutôt que d’être laissée sur place, est apportée à un méthaniseur pour être valorisée (voir notre article). Cette expérimentation reprend en mai, à l’occasion du redémarrage de la campagne de fauchage…

 La valorisation des produits de fauche exige, pour le passage dans le méthaniseur, qu’ils soient exempts de déchets. "Ramasser les déchets jetés le long des routes représente un travail long et fastidieux pour les agents du centre d’entretien et d’intervention de Loudéac, qui pourrait être évité si le comportement incivique de certains usagers venait à évoluer", explique la DIR Ouest. Evidemment, cela engendre également un coût financier supplémentaire…

 Les usagers sont donc invités à adopter un comportement particulièrement éco-responsable lorsqu’ils circuleront dans la zone d’expérimentation, et à conserver le bon réflexe de ne plus jeter leurs déchets tout au long de leur trajet. Il faut savoir que les agents de la DIR Ouest ramassent chaque année l’équivalent de 500 kg de déchets au kilomètre le long des routes : poubelles ménagères, bouteilles d’urines, couches pour enfants, déchets industriels, produits en bidon non identifiés…

 Le fauchage des bords de route est traditionnellement réalisé en laissant sur place les produits de coupe, qui finissent par se décomposer naturellement. Ce faisant, un substrat végétal s'accumule progressivement, jusqu'à perturber l'écoulement des eaux en rive des voies de circulation et dans les fossés, ce qui demande donc un entretien spécifique. De plus, le substrat représente un engrais favorisant la repousse rapide d'espèces non désirées comme les orties, au détriment de la biodiversité. Récupérer les produits de fauche peut ainsi aider à limiter ces effets.

herbe fauchée Il est prévu d'accompagner sur une durée d'environ 3 ans la mise en pratique du fauchage avec export dans le cadre d'un protocole de suivi scientifique bien précis. Celui-ci a été confié au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema, Direction territoriale Ouest) qui a réalisé un premier rapport des faits 2015 sur différents aspects : énergétique, technique, organisationnel, environnemental et sécuritaire.
 Des rencontres entre les différentes acteurs, DIR Ouest, Cerema Dter Ouest, l'Association d'initiative locale pour l'environnement et l'énergie (Aile), le méthaniseur (SARL les Sillons) et l'entreprise agricole Le Joly, ont ponctué la démarche, pour en analyser les différentes étapes.