Méthanisation des boues : Chambéry installe un gazomètre
Ce mercredi 20 février, une grande sphère blanche de 16 mètres de diamètre a été installée sur le site de la nouvelle usine de dépollution des eaux usées à Bissy (Chambéry métropole). Il s’agit d’un gazomètre destiné à stocker le biogaz qui sera produit par la méthanisation des boues issues de l’épuration des eaux usées. Son installation avait commencé le 8 février dernier, mais elle a dû être interrompue à cause des conditions météo...
Cette installation est l’une des dernières étapes avant la mise en service progressive de la nouvelle filière de traitement des boues dans le cadre du chantier de modernisation de l’usine de dépollution débuté en 2009. 2 digesteurs vont permettre de réduire les quantités de boue et de produire du biogaz transformé en l’électricité par cogénération, à partir du méthane (biogaz) qui se dégagera de la digestion des boues. Les premiers tests et la formation des agents de l’usine pour gérer ces nouveaux équipements auront lieu au printemps prochain.
Le gazomètre, de capacité de 2 200 m3, est de type souple à double membrane, une technique éprouvée pour stocker le gaz. Il s’agit de 2 bâches fixées hermétiquement : la première retient le biogaz et se gonfle en fonction de la production ; la seconde englobe la première et est constamment gonflée d’air par une ventilation extérieure. Le gazomètre permettra le stockage, à échéance 2030, d’environ 7 heures de production nominale de gaz de digestion. Il est installé dans la continuité des 2 digesteurs, à l’arrière de l’ancien site de la déchèterie, sur lequel sera construit le futur bâtiment d’accueil du site, le long de la rue Aristide Bergès.
Le traitement des eaux usées entraîne la création d’un sous produit principal que l’on appelle la boue. 2 types de boues sont identifiés à l’usine : les boues primaires issues du traitement physico-chimique, et les boues biologiques issues du lavage des biofiltres. La digestion anaérobie est un procédé biologique qui se réalise par fermentation méthanique des boues dans des digesteurs en l’absence d’oxygène. La digestion des boues permet de réduire la matière organique présente dans les boues, de diminuer le volume de matières sèches à traiter et de réduire les nuisances olfactives. Elle permet aussi d’obtenir des boues qui possèdent une aptitude supérieure à la déshydratation. Les meilleurs rendements de digestion sont obtenus pour des températures avoisinant les 35°C sur une vingtaine de jours.
Ce processus produit du biogaz. Ce dernier est utilisé, dans le procédé, pour réaliser le brassage de chaque digesteur afin d'homogénéiser le mélange et pour chauffer les boues. Le réchauffage des boues est réalisé à l'aide de recirculations des boues par pompage. Les boues "recirculées" transitent par un échangeur thermique alimenté par l'eau chaude fournie par la cogénération brûlant tout le biogaz produit par la digestion. La cogénération permet de produire de l’électricité revendue à EDF, ainsi que de la chaleur permettant d’alimenter des boucles d’eau chaude réchauffant les boues par l’intermédiaire des échangeurs thermiques (un par digesteur) et les locaux (bâtiment biofiltration, locaux de digestion, bâtiment de traitement des boues de désodorisation, halle de dépotage des matières extérieures). Le gazomètre permet le stockage d'une partie de la production journalière de biogaz et une torchère permet de brûler tout le biogaz excédentaire, si besoin (lors d’un arrêt par exemple).