Méthanisation : derniers tours de clés à molette à Brametot

Le 09/06/2014 à 21:31  

Méthanisation : derniers tours de clés à molette à Brametot

méthane L’usine normande de traitement des déchets ménagers, qui devrait être bientôt opérationnelle n’a pas fait l’unanimité, loin s’en faut. Pour autant, le projet est sorti de terre : l’installation subit les derniers réglages et si tout se passe comme prévu, E’Caux Pôle, tel est son nom, ouvrira ses portes en juillet.

Le Syndicat mixte de traitement et de valorisation des déchets du Pays-de-Caux (Smitvad) est soulagé d’un poids : les derniers réglages et tests sont satisfaisants et l’usine devrait tourner à la date prévue. La partie n’était pas jouée : polémique et nombreuses manifestations anti métha ont perturbé le lancement du projet (on s'opposait à un coût de traitement sensiblement alourdi).

« L’ancienne usine de traitement des déchets était devenue obsolète ; les normes étant de plus en plus draconiennes, il aurait fallu organiser des travaux coûteux pour un site qui avait fait son temps », justifie Jean-Jacques Desmares, qui préside aux destinées du Smitval. « Après de nombreuses études commencées en 2007, l’obtention d’une délégation de service publique en septembre 2010, nous avons pu entamer la construction de cette nouvelle usine de retraitement des déchets en septembre 2012, pour un coût total de 23,8 M€. Nous sommes dans les délais impartis pour la mise en service début juillet 2014 ».
Le site, baptisé E’Caux Pôle, sera à même de traiter 36 000 tonnes de déchets par an qui seront transformées en énergie et en amendements agricoles. Les effluents liquides seront traités dans une mini-station d’épuration et l’eau qui résultera de la mise en oeuvre du process alimentera une plantation de saules située non loin de l’usine.
« Cette nouvelle installation permettra de traiter environ 50% des déchets, ce qui limitera d’autant la mise en décharge. C’est d’ailleurs à ce niveau que se situait la vive polémique », indique Séverin Rolland, directeur du site de Brametot. « Toujours est-il qu’on escompte produire 15 000 tonnes annuelles de fertilisants organiques»…

Une fois sur site, les déchets sont triés en fonction de leur composition, étant entendu que deux aimants permettent l’extraction de tout ce qui est métallique. Ce qui est méthanisable passe alors dans un tube, qui de manière classique, favorisera le processus de méthanisation. Après une semaine, les déchets sont transférés dans une zone sans oxygène. Le méthane récupéré est transformé en électricité. Les résidus du process seront transférés dans un autre casier afin de produire l’amendement organique. « Toutes les opérations ont lieu en circuit. Nous limitons les émanations d’odeur grâce à de l’écorce de cocotier, tandis que l’usine s’intègre bien dans le paysage. À terme, nous souhaitons réduire au strict minimum, les déchets destinés à l’enfouissement. Pour y parvenir, le tri ne doit pas être un vain mot, mais un maître mot ; il constitue une pièce maitresse de la politique mise en œuvre, d’où une campagne de sensibilisation prochaine », conclut Séverin Rolland.