La place de l’agriculture dans le développement des énergies renouvelables constitue une problématique majeure du 21ème siècle. Détenant la majorité des intrants méthanisables du territoire, le monde agricole est de fait particulièrement concerné par toutes les problématiques liées au biogaz...
La moitié des unités de méthanisation construites en France à ce jour se situe à la ferme. Ce marché est soutenu par le Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, dans le cadre du plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) de 2013, qui a fixé un objectif de développer 1.000 méthaniseurs à la ferme à horizon 2020, contre 180 à fin 2013 (voir notre article). Parallèlement, en octobre 2014, l’Union Européenne a conclu un accord sur le climat dont l’un des objectifs est de porter la part des énergies renouvelables à 27% du mix énergétique d’ici 2030. Pour y parvenir, les Etats membres tablent notamment sur la valorisation énergétique des déchets via la méthanisation.
Les unités de méthanisation à la ferme offrent de nombreux bénéfices qui font largement consensus : production d’énergie sur place en gaz, électricité, et chaleur ; contribution à la réduction des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) des élevages ; valorisation des effluents agricoles... Menée seul, en collectif ou avec un territoire, la méthanisation agricole présente un bilan environnemental favorable et représente donc une méthode de gestion durable des intrants.
De plus, face à une énergie fossile au prix fort, le biogaz est valorisé pour produire de d’électricité, et de la chaleur par cogénération pour chauffer un bâtiment, produire de l’eau chaude ou être injecté dans le réseau de gaz naturel. Enfin, le biogaz recèle un potentiel agronomique : même si la composition des digestats générés par les procédés de méthanisation (liquides ou solides) diffère selon l'origine des substrats méthanisés et selon leur mode de gestion, ce sont des matières fertilisantes valorisables par épandage.